Un coche bourguignon

Je vais vous raconter une petite histoire ...

Mes grands parents se sont mariés tout deux très jeune. Ils ne se connaissaient pratiquement pas avant le mariage, et ils se sont connus au fil du temps, et puis aimé.

Et figurez vous qu'un jour, mon grand père est rentré en colère en sa demeure, pour une histoire de jalousie. Il trouvait sa dame trop accompagnée par la gente masculine, et était la risée du village.

Mes grands parents ne se sont pas parlé durant un an, faisaint chambre à part, ne se parlant pas, s'ignorant totalement.

Et bien, figurez vous qu'ils ont vécu et sont mort ensemble. Apres cette année la, ils se sont réconciliés, et tout est revenu à la normale.

La morale de cette histoire, c'est que tout reviendra à la normale. Apres la pluie, le beau temps.

Je veux bien croire que votre couple, Duchesse, va mal pour le moment. Est ce une raison pour laisser tomber ? Doit on systématiquement tout lâcher quand rien ne va plus ?

Franchement Duchesse, battez vous que diable ! Vous avez deux magnifiques enfants, que feront ils sans leur mère ? Ils vivront toute leur vie avec des questions qui resteront sans réponse ?

Et votre époux, que dira t il dans quelques mois si vous n etes plus la? Et bien, il vous regrettera Duchesse, il vous regrettera car tout ce qui se passe actuellement n'est que passager ...

Vous me suivez ?

Shayour fixait la Dame droit dans les yeux.

Elle soutint son regard : le sien était chargé d'amertume et de résignation.

J'ai été de bien des combats, et oncques n'ai défailli, messire... Parce qu'il était là. Mais cette fois, je sais déjà que j'ai perdu. Certaines blessures sont par trop profondes pour se pouvoir guérir, tout simplement. Celles que nous nous sommes infligés l'un à l'autre en ont partie.

Elle se leva.

A présent, veuillez m'excuser, je voudrais profiter du temps qui me reste à passer avec mes enfants. Demain, ils rentreront en Bourgogne, je refuse qu'ils me voient dépérir. Merci à vous d'avoir essayé, conclut-elle avec un doux sourire.

Elle prit congé et monta retrouver Loreleï et Ethan, confiant quelques Ecus aux nourrices pour qu'elles pussent prendre une chambre à l'auberge.

Elle passa une dernière nuit avec ses enfants, tous trois lovés les uns contre les autres.

La journée du lendemain fut morose, ayant commencé par le départ des enfants vers la Bourgogne. Elle offrit à sa fille, qui en sauta de joie, la fine tresse d'or qu'elle portait au front, et dévora les petits de baisers, ayant du mal à les laisser partir. Loreleï menait joyeux babil mêlant le cadeau de sa mère et son viyage vers le soleil, ajoutant qu'elle en parlerait à son papa, toute fière.

Plus tard, elle vit Evalea en taverne. Le vin coula à flots et les deux jeunes femme étaient ivres. Comme Evalea lui parlait d'aller trouver Persan à Chalon, Armoria voulut couper ses cheveux pour qu'elle les lui apportât tressés. Evalea parvint à l'en dissuader pour n'en couper qu'une mèche, ce qu'elle fit, songeant qu'il garderait ainsi quelque chose d'elle.

Quand elle se retrouva seule dans la taverne, Majestic, l'aigle de Persan, arriva. A sa patte, ce message :

Citation :

Reviens-moi, Khalon. Je t'attends. Persan. PS. : Les enfants et moi seront chez Gaborn et Ninive

Elle mit la venue de l'oiseau et le message sur le compte d'une hallucination due à l'alcool. Elle coupa une seconde mèche qu'elle confia à Majestic, lequel repartit vers la Bourgogne. Elle avait glissé la missive dans son corsage.

Sortant de la taverne d'un pas incertain, elle tourna en rond sans retrouver la demeure de Pardalis.

Affaiblie par son jeûne, déroutée par tout l'alcool ingéré, elle finit par s'écrouler dans la neige, non loin de son but.

Pendant que dame Armoria conversait avec le sieur Shayour, Pardalis avait envoyé une lettre à son époux, par pigeon interposé. Quand il était revenu, il avait vu que leur entrevue était terminée et qu'Armoria s'était retirée. Il échangea alors quelques paroles avec le Hochmeister, lequel lui rendit compte du déroulement de leur conversation. Tout cela ne présageait rien de bon. Après avoir pris congé des frères Teutons et de leur chef - non sans leur avoir dûment offert l'hospitalité pour la nuit -, il se retira en son pavillon de chasse, afin d'y passer la nuit. La nuit fut agitée et il ne put fermer l'oeil ; l'ordre même de la nature semblait troublé : une terrible tempête de neige faisait grincer les solives de la charpente.

Le lendemain, il dût vaquer à ses occupations : donner des ordres pour réparer les dégats de la tempête, s'occuper de l'approvisionnement en céréale du duché de Savoie, consacrer du temps à chercher de la main d'oeuvre pour produire des armes,... bref ! toute tâche qui incombe à un Conseiller au Commerce. La nuit tomba : son occupation avait été telle, qu'il ne l'avait pas vue venir. Et pourtant... il avait pensé à Armoria toute la journée, se demandant encore que faire.

Une fois rentré chez lui, il demanda qu'on lui rendît compte de ce qu'avait fait Armoria. En apprenant que ses enfants étaient partis et qu'elle-même n'était toujours pas rentrée au manoir, Pardalis vit qu'il n'y avait pas une minute à perdre. Il convoqua tous ses domestiques, leur ordonna de se vêtir chaudement et d'emporter chacun sur eux une couverture de laine et une flasque de génépi, ainsi que des torches. A l'un d'entre eux il enjoignit d'aller quérir les Burgiens, afin d'organiser une battue.

Il faut nous dépêcher ! Chaque seconde peut être fatale ! Si l'un d'entre vous la trouve, qu'il la mène directement à l'hôpital.

- Bonjour Pardalis. Je suis prête à t'aider ...

dit Auris, qui était arrivée en toute hâte, avec une torche, et couverte de deux capes ...





hrp je serai plus dispo ce soir... je supprimerai alors cette mention ! hrp

Dame Auris, je vous remercie d'être accourue ; ce n'est en effet pas facile de trouver les Burgiens à cette heure tardive de la nuit.

Il la regarda.

Je vois que mon domestique vous a bien renseignée sur le matériel dont vous deviez vous munir. Il a peut-être essayé de se rattraper... Mais bon ! La question n'est pas là. Allons chercher trois chevaux et entamons la battue.

Ils se dirigèrent vers les écuries et Pardalis sortit trois chevaux de leur box. Il les sella lui-même, prenant bien soin de donner une selle d'amazone à Auris.

En route ! Allons assez loin : les domestiques, à pied, auront bientôt fini de fouiller les environs. Avec nos montures, nous pouvons chercher plus loin.

Ils se mirent en route. Le domestique chargé de prévenir les habitants était revenu ; Pardalis le laissa au château avec ordre de fournir un cheval à tout Burgien qui se présenterait pour participer à la battue.

- Comment envisagez-vous la recherche Sieur Pardalis ? Soit nous restons à bonne distance l'un de l'autre, et n'étant que deux, nous risquons de ne pas voir votre amie, et c'est la même chose si nous chevauchons ensemble ...

Quel dommage que nous ne soyons pas plus nombreux !
Peut-être faudrait-il déterminer une sorte de plan du terrain, et explorer morceau après morceau ... Quelle distance estimez-vous que Dame Armoria ait pu couvrir ?

Avez-vous retrouvé Dame Armoria, Sieur Pardalis ? Avez-vous entendu ce bruit ? on dirait une toux...

Pardalis aperçut une forme confuse dans la neige. Il se tourna vers Auris et lui dit :

Là ! Regardez ! On dirait qu'il y a quelqu'un.

Il descendit de cheval et accourut vers l'endroit. Il gratta un peu la neige et vit un bout de vêtement, qu'il dégagea. Peu à peu, le corps fut dégagé.

Pas de doute : c'est bien elle !

Il mit l'oreille sur sa poitrine :

Elle respire encore. La neige l'a préservée de la température glaciale, mais sa température corporelle semble bien basse. Pas une minute à perdre : fonçons tout droit au dispensaire.

Il hissa Armoria sur le troisième cheval et se dirigea, toujours accompagné d'Auris, vers le dispensaire. L'aurore aux doigts de rose se levait, faisant miroiter la neige d'un reflet bleu-violet.

Auris avait eu le temps d'envelopper Dame Armoria avec sa deuxième cape, qu'elle avait emportée à cet effet...

Ils partirent le au dispensaire, aussi vite qu'il était possible sans que Dame Armoria tombe de chaval ...