Journal d'un soldat

Baratas avait quitté sa maison, sans se retourner. Il savait que s'il le faisait le coeur lui manquerait. Il pensait déjà à Afile, son coeur se tordait de chagrin. Son pied était encore douloureux, mais il n'y pensait pas, il fallait préparer la mission, s'assurer que ses hommes serait équipés et prêt à temps.

Toute la journée il avait oeuvré à cela... ne pas penser... ne pas penser, cela est trop douloureux. Il verra Afile ce soir, elle passera lui faire ses adieux... ne pas penser aux conséquence de cette mission... se concentrer sur les tâches présentes.

La soirée fut difficile, Afile était inconsolable, et dans la tête de Baratas, Bourg était déjà loin... Afile, pourtant, si tu pouvais immaginer l'amour qu'il te porte...

La nuit est tombé, nous nous sommes mis en marche. Petite colonne silencieuse, les hommes se sont refermés sur eux même, chacun perdu dans ses propres pensées.
Fusco et Sir_Ewok, les hommes forts, je sais que votre entrainement est pratiquement terminés. Vous êtes les meilleurs soldats de l'armée, je suis fier de vous compter parmi ma compagnie. Vous ne posez pas de question, vous êtes des braves... Valmontxv, vieux compagnons, ce n'est pas notre première mission ensemble, vous êtes toujours incontrolable, mais je sais que le moment venu vous serez à la hauteur. Mirroir.excusez moi de vous entrainer dans cette aventure, vous êtes encore vert dans l'armée, mais j'ai confiance en vous.
Nous marchons sans bruit, en colonne le long de la route. Du bruit devant nous... Les hommes se postent sur les bas-côtés. J'interpelle le passant... une femme venant d'Amiens, comté d'Artois. Je lui conseille de rester dans la première ville qu'elle rencontrera et d'y prendre contact avec le maire. Lorsque je fais signe à la colonne de reprendre la route, elle sursaute, elle ne sais pas jusqu'à quel point sa vie n'a tenu qu'à un fil.
Nous reprenons notre progression. Le défilé de la vache est l'endroit parfait pour nous installer, un endroit parfait pour les embuscades...
Nous y arrivons. Je distribue rapidement les consignes, mais en réalité, seul Mirroir en à besoin. Fusco, Sir_Ewok et Valmont savent parfaitement ce qu'ils ont à faire. Mais cela m'aide à garder le controle sur moi même. Quelque minutes plus tard, plus personne n'est visible... l'attente commence.

Afile, mon tendre amour, comme j'aimerai être dans tes bras...

La nuit est froide... Afile...

Le soleil frappe toute la journée, les hommes sont à l'affut, ils rôtissent gentiment... mais pas un ne grogne. La chasse est longue, le gibier viendra.

Cette journée n'en finit pas. Que faisons nous là...
Les gars sont bien, ils font honneur à leur mission.

Afile, mon Afile, comme tes bras me manquent. Toutes mes pensées s'envolent vers toi.

La nuit est tombée, et avec elle le froid vient. Les hommes s'enroulent dans une couverture, l'un d'entre eux monte la garde...
Baratas ne trouve pas de repos. Il repense à la jeune femme rencontrée la veille. Il n'est pas certain qu'elle ait compris ce qu'il lui a dit. Peu importe en final, qu'elle aille se faire égorger ailleurs.

Quel étrange destin, que de se retrouver là en pleine nuit loin de ceux qu'on aime.
Je scrute cette maudite route depuis ce matin... je finis par en connaitre le moindre cailloux, aussi loin que peut porter mon regard. Quelle bêtise franchement...
Nous avons manger rapidement, un peu de pain, du fromage un saucisson... Les hommes parlent peu entre eux, je n'arrive pas à savoir quel est leur état d'esprit.

Afile, mon tendre amour, que fais tu, m'attends tu , prends tu soin de toi ?

La veille se poursuit... les tours de garde, l'attente. Les hommes mangent silencieusement, le vent souffle toujours.
Rien ne se passera, pas un brigand ne s'aventurera cette nuit dans le défilé de la vache.

Le jour se lève et nous avons fait chou blanc. Pas une crapule ne s'est montrée.
Depuis ce matin Fusco tousse, il est plié en deux et semble souffrir... Il faut rentrer au plus vite.

Nous devons monter la garde jusque midi au moins, mais je crains tellement pour la santé du jeune homme que je vais abbréger. De plus j'ai peur qu'il ne nous ralentisse, et je veux qu'il puisse voir un médecin rapidement.

Afile, mon coeur, plus qu'une nuit loin de tes bras, je serai là demain matin.

La marche dura toute l’après midi, et une bonne partie de la nuit. Les hommes fatigués avançaient avec peine. L’homme malade s’arrêtait fréquemment pour tousser. Au bout de quelques lieues il fut évident qu’il fallait le porter. Une civière fut rapidement confectionnée et la progression reprit, plus lentement encore.
L’arrivée à Bourg au milieu de la nuit se fit en silence. Arrivé à la casernes, l’officier ordonna qu’on réveille les infirmiers, pour une fois ils allaient se rendre utile à autre chose que des visites médicales et de la paperasse.
Il ne quitta le malade que lorsque qu’il fut sûr qu’il était pris en charge, il ne pouvait rien faire de plus pour lui. Il avait renvoyé les autres soldats dans leurs quartiers…

Nous avons marché péniblement une bonne partie de la journée. Fusco ne va pas bien, nous devons l’aider.
Arrivé dans la ville en pleine nuit, la caserne, l’infirmerie…
Voilà il est en de bonne main maintenant… je vais pouvoir remonter au moulin.

Afile mon amour, dans une heure je suis dans tes bras…