Mairie de Bourg
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 Spads, la mort d'Arma

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Spads

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MessageSujet: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeLun 28 Juil - 23:35

armangarde a écrit:
Au presbytère Arma était entre la vie et la mort, elle poussait ses derniers soupire et ses pensées vagabondaient sur tout ce qui avait pu se passer au cours de son existence, elle pensait à Pather celui qui était à ses yeux le meilleurs des barons, l'être le plus sain qui l'entourait.

Elle pensait à Leila qui avait de magnifiques enfants et qui était toujours au fond de son coeur, Fany qu'elle aimait tant, avec les plus belles soirées elle avait vécu, à Belley à Bourg. Que de rire de souvenirs merveilleux.

Elle pensait à Eudes et Arbanne, Arthur, Blondinet avec qui elle avait toujours bien travaillée et ils avaient eu des discussions saines et marrantes, pleines d'entrains.

Elle pensait aux titres qu'on lui avait proposé dont celui de Baronne et qu'elle avait refusé, jamais elle n'aurait accepté quelconque récompense pour avoir servi le Duché, leur Duché, son Duché. Elle pensait à toutes ses personnes qui lui avait demandé de se présenter comme Duchesse, mais elle avait refusé, et elle ne le voulait pas, elle ne l'aurait jamais voulu.

Elle pensait à Cthu en qui elle avait toute confiance et en qui elle aurait toujours eu confiance. Le parrain de sa fille, elle pleurait en pensant à sa fille et si elle avait su jamais elle n'aurait donné naissance à une si jolie petite fille pour la voir évoluer dans un monde de fou, qui ne voyait que titre et reconnaissance pervers.

Elle pensait à Lilou qui était d'une force de caractère mémorable, une franchise sans bornes et elle avait une si grande tendresse pour elle.
Arya la fille de son mari, si belle et si adorable avec son papa.

Elle voyait sa vie défilé, Tiot qui avait partagé sa vie un bon moment, Pelli qui était pour elle de sa famille, Bat son filleul si gentil, elle en était fière, Alex son frère qui avait fait des erreurs mais comme tout le monde pouvaient en faire, mais il était honnête et cela lui payerait un jour en tout cas elle lui souhaitait. Iasvana et Lord le couple qui la faisait rire Ias et leur première beuverie elle lui envoyait des lettres durant ses nombreux séjours au couvant pour lui raconter tous les potins. Eymeric et Angellica avec qui les soirées avaient été des plus agréables. Haeven, qui avait enfin repris le dessus et en qui elle avait une grande affection, Aza qui avait donné l'idée des sans braies, Angellll la brigadière au coeur tendre.

Où était passé ce Belley qu'elle connaissait, ce Belley où ils riaient tous et ce souciaient guère du reste, qu'elle regrettait tout cela.

Arma poussait son dernier souffle et toutes ses pensées se dirigèrent alors vers l'unique celui en qui elle avait toute confiance, celui qui faisait toujours pour son Duché sans jamais rien demander en retour, celui qui ne calculait pas comme beaucoup, celui qui serait son âme soeur pour la vie.
Elle avait vécu des moments absolument formidables avec lui il l'avait récupéré plusieurs fois au bord du gouffre, personne ne l'avait su sauf lui.
Son âme est liée à la sienne à jamais. ADIEU JE T'AIME MON AMOUR, MON ANGE, MON AME SOEUR SPADS............


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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeLun 28 Juil - 23:35

Spads a écrit:
Spads avait marché jusqu'au couvent pour prendre des nouvelles d'Arma qui était restée là bas toute la journée. A son arrivée, une soeur s'empressa de le prendre à part pour le mettre au courant des derniers événements et de la mort de son épouse. A cet instant, le visage du forgeron se décomposa, il se raccrocha à sa fille, toujours dans ses bras. Ses yeux allaient et venaient d'un coin de la pièce à l'autre, cherchant sans cesse quelque chose qui le ramènerait au réél, à sa vie, celle où les choses allaient bien, la naissance d'Olwen, leur voyage...

Soudain, son esprit se vida, le regard fixé sur une pièce de tissu bleu accrochée au mur, ses pensées vagabondaient sur les routes, s'approchant lentement de cet idéal si souvent imaginé mais à l'immense quiétude. Il se vit, assis sur un ponton de bois, les pieds pendant au dessus de l'onde, devant lui s'étendait le bleu sans fin de l'horizon marin. Il posa la main à côté de lui, pensant sentir celle d'Arma à l'endroit exact où ils avaient profité de cette vision enchanteresse ensemble mais il ne sentit que la dureté froide du bois sur sa peau. Sans tourner le visage, dans un dernier espoir vain qu'elle soit quand même là, juste un peu éloignée, il ferma les yeux en écrasant une larme qui roula sur sa joue et vint rejoindre les flots sous lui comme autant de larmes versées par des époux que la Mort a laissé seuls.

En rouvrant les paupières il retrouva la petite pièce sombre en cette fin de journée, la soeur s'était levée et tendait les mains vers Olwen, prête à intervenir si l'homme venait à défaillir. Avec une grande inspiration, il se redressa et fronça les sourcils en demandant à voir le corps de celle qu'il avait juré de protéger sans avoir finalement réussit à la faire.

Dans les couloirs du lieu saint, il était guidé jusqu'à la chambre où Arma attendait, blanche et fragile. Comme il aurait aimé pouvoir lui parler encore, échanger avec elle quelques derniers mots, comme il aurait voulu sentir son coeur battre sous son oreille, comme il aurait souhaité sentir la simple caresse de sa peau. On lui fit savoir que les paroles prononcées par sa femme étaient pour lui, et cela eut un effet immédiat sur son visage qui se crispa subitement, s'empressant de tendre Olwen à une femme présente, il se jetta sur le corps, et souleva son épouse contre lui en pleurant toutes les larmes de la mer, leur mer.

Il resta là longtemps, la tête posé sur elle et les pensées tellement loin que nul n'aurait su les atteindre. Il était avec elle, comme il le voulait pour toujours. Dans son dos, les présentes sortirent, laissant l'homme seul avec sa peine et prenant soin de la petite fille.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeLun 28 Juil - 23:36

Citation :
Bien plus tard, Spads ouvrit les yeux et parcouru la pièce du regard, tout était calme, paisible. Par l'étroite fenêtre, la Lune éclairait le sol de pierre. La clarté permettait de distinguer les traits d'Arma bien sûr toujours étendue au milieu de la pièce. Le forgeron commençait seulement à observer autour de lui, le drap blanc qui recouvrait le corps de son épouse, replié près de son cou pour laisser émerger son visage. Elle était si pâle et le drap ne faisait qu'ajouter à son impression.

Mesurant lentement l'importance des derniers évenements, il effleura sa joue du bout des doigts en la regardant avec toute la tendresse qu'il éprouvait pour celle qu'elle avait été. Il alla chercher un caisson de bois posé contre un mur et s'assis à proximité du corps de la défunte. Tourné vers sa tête et à hauteur de sa main il se surprit à lui murmurer quelques mots incohérents.


Ca... ça va aller ma chérie, je suis sûr que ce n'est qu'un sommeil un peu bizarre, hein? Il secoua la tête. Pourquoi... pourquoi si vite ? Qu'est ce que je vais faire... ? Oooh je t'aimais tellement... Et la mer, on devait retourner ? Je vais pas y aller avec toi comme ça, il faut que tu reprennes des forces...

Machinalement il lui souleva le bras qui retomba inanimé sur la table, vidant son esprit des derniers espoirs qui auraient pu y subsister. Il reprit sa position, sur la caisse de bois. La nuit était déjà bien entamée mais personne ne l'avait délogé, il était résolu à attendre le matin pour tenter de trouver une résidente et obtenir de pouvoir emmener le corps et les affaires de sa femme.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeLun 28 Juil - 23:36

Olwen.S a écrit:
Dans les bras son papa, Olwen avait senti ses bras se resserrer contre elle, elle le regardait et prenait peur, le visage de son papa n'était pas normal.
Olwen ne dit plus un mot, pas un pleure rien, elle avait juste peur et elle ressentait le désaroi de son papa.
Quelques longues minutes plus tard, son papa bougea enfin et ils se retrouvèrent dans une drôle de pièce, Olwen aperçut sa maman qui ne bougeait pas, elle était bizarre sa maman. Olwen se dit qu'elle devait dormir elle avait les yeux fermés.
Mais son papa la lacha et Olwen se retrouva vite en dehors de la drôle de pièce dans des bras inconnus, Olwen se mit alors à pleurer elle voulait être avec son papa et sa maman.
Les Dames l'enmenèrent plus loin pour essayer de la consoler, mais Olwen voulait juste son papa et sa maman.....
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeLun 28 Juil - 23:37

Spads a écrit:
Lorsque le soleil vint éclairer la campagne environnante de ses chauds rayons ocrés, il ne dû pas réveiller un forgeron, maire de Belley qui venait de passer une seconde nuit blanche d'affilée, veillant sans répis le corps de son épouse.
Il avait entendu les cloches sonner Matines mais n'avait point bougé ni reçu de visite. Elles tintèrent à nouveau, annonçant Prime et quelques dizaines de minutes plus tard on vint frapper à la porte de la cellule où il se trouvait.

Deux nones entrèrent, à pas lents, comme pour ne pas troubler l'inquiétante quiétude des lieux. L'une portait la petite Olwen au creu de ses bras, l'autre une miche de pain et de l'eau pour rafraichir Spads. Son premier geste fut en direction de sa fille, la prenant contre lui et la berçant tendrement. La fin de la nuit avait été l'occasion d'intenses réflexions et la journée s'annonçait longue et pénible. Refusant le pain d'un sourire à l'intention des soeurs mais prenant l'eau dont il avait grand besoin, il regarda ces deux femmes en face de lui. Leurs visages exprimaient une grande compassion mais elles avaient l'air relativement habituée -si on peut l'être vraiment un jour- à ce genre de spectacle qui était monnaie courante. Sans dire un mot, il n'y en avait aucun, l'une d'elle s'approcha du corps pour recouvrir doucement le visage d'Arma avec le drap qui était resté sur elle, la seconde invita Spads à la suivre d'un regard. Ensemble, ils rejoignirent une pièce plus vaste où attendait la mère supérieure de l'établissement, conformément à l'usage, elle confia à Spads les affaires de son épouse.
Il observa ce qui se trouvait devant lui : son épée, son bouclier, ses provisions, son argent, ses cailloux, ses bagues ainsi que les vêtements de rechange qu'elle avait emporté.

Malgré les circonstances, Spads était d'un calme et d'une sérénité étranges, comme si lui même n'était pas là, comme s'il était loin de son corps qui agissait machinalement, sans réfléchir. Dans ses bras, Olwen était nerveuse même si le contact de son père semblait la calmer quelque peu. Le père s'efforçait d'émaner ce sentiment de sécurité qui pourrait rassurer sa fille mais elle n'était pas dupe. Plus que par calme, elle était figée dans une terreur muette à l'écoute du moindre sentiment de son père. Avec un de ses sourires amicaux, Spads plongea son regard dans celui de son interlocutrice et poussa vers elle les écus et les provisions, emportant le reste dans un grand sac fourni par le couvent et demanda s'il était possible que les soeurs disent une messe en mémoire de sa femme et qu'elles gardent sont corps jusqu'à la fin d'après midi. Lui avait des choses à régler.

Il passa la matinée à attendre encore dans le couvent, le temps n'avait guère d'importance pour lui, il s'était arrêté à la seconde où les mots "votre épouse n'est plus" avaient été prononcés. Les quelques jardins du couvent furent l'occasion de promenades incessantes avec Olwen qui commençait à s'apaiser en même temps que les réponses arrivaient dans l'esprit de son père. Il alla demander un parchemin et rédigea un pli qu'il demanda à faire envoyer au conseil ducal de Savoie de la part du maire de Belley. Le leg d'Arma était suffisamment important pour que les soeurs s'exécutent sans attendre de compensation. Une fois ce courrier terminé, il prit congé des lieux et se mit en route pour Belley avec sa fille.

Pour ne pas troubler d'avantage la petite il passa la confier à Leila qui avait appris la nouvelle et rédigea des missives aux amis trop éloignés pour savoir via la rumeur savoyarde : Cthu, Lilou et Moirha. Ces messages ne contenaient que quelques mots

Citation :
A toi à l'amitié sans faille,
Arma nous a quitté, j'arrive quand je le pourrais.
Spads

Il se rendit ensuite à la mairie de la ville où les deux tiers des belleysans avaient choisi de le placer pour un mois. Il pensa que les foules silencieuses étaient puissantes mais bien inutiles lorsque la jalousie et la haine s'insinuent dans le coeur de quelques uns. L'affaire était entendue, il avait dû lutter contre toutes sortes d'adversaires, dès les débuts de sa carrière en politique il avait du se lever contre les pires d'entre eux, les amis. C'était finalement par la cupidité des riches que tout fut joué. Parfois, sans raison, alors qu'il faisait ses comptes pour la journée en cours, un petit sourire illuminait son visage, souvenir heureux ou joie d'une explication trouvée. Depuis son arrivée en Savoie, la ville de Belley avait voulu vivre en autarcie, coupée du monde et de nombreux maires avaient contribué à cette tendance. Il la croyait révolue mais il n'en était rien. Samo lui avait rappelé avant un bain forcé, Spads était toujours un peu burgien dans son coeur et la fierté qu'il ressentait à s'assoucier à la Savoie plutôt qu'à une ville en particulier ne convenait pas au chauvinisme belleysan. Peut être était-ce là leur erreur, ce déménagement dans un sens plutôt que l'autre ? Peut être Bourg aurait-elle eut la largesse d'esprit d'accueillir Arma ? Ou peut être pas. Heureusement la ville comptait, parmi les membres réellement investis de la ville, suffisamment de générosité, d'abnégation et de professionalisme. Ceux qui occupaient des postes à responsabilités, ceux qui savaient quelle charge cela pouvait représenter, ceux qui donnaient réellement d'eux même sans chercher à recevoir de compensation d'aucune sorte et qui ne s'étaient pas laissé gagner par l'hybris. Ce péché de démesure qui avait gagné certaines âmes jusqu'à les rendre tellement fragiles qu'elles explosent à la moindre contrariété, refusant même la simple notion de justice. Il marmonait leurs noms en travaillant... Alex qui a su assumer des actes malgré sa jeunesse, Angellll ma filleule brigadière et tavernière dont je me rappelle les premiers courriers timides, Arbanne et Eudes qui m'avaient accueillis en ami et ont une place dans la famille, Lord_pichard qui ne saura sans doute jamais l'admiration que j'éprouve pour lui, Loucy ma filleule je jure de te protèger toujours, Master qui se démène à sa façon depuis longtemps, Pather pour qui je donnerai ma vie... Tous il les avait connus et cotoyés, tous il les respectait. Un jour, imaginait-il, les prophètes du malheur passeraient moins de temps à prédire l'arrivée du diable et plus à chercher ce qu'il était possible de faire pour vivre ensemble et améliorer les choses, ce jour là seulement, le calme reviendrait.

Tout à ses comptes et à ses pensées - on peut bien penser lorsque l'on compte mais ne jamais faire que conter des pensées, c'est totalement inconstructif -, Spads prit soin de valider la dernière transaction qui viderait le marché de son excès de farine et d'une bonne partie de son pain. Il se mit à écrire une lettre aux belleysans pour leur expliquer la situation et ses décisions.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeLun 28 Juil - 23:38

Spads a écrit:

La journée passa très vite, régler les derniers détails des affaires municipales et se préparer à aller chercher la dépouille d'Arma pour la mettre en terre... La ville respirait une puanteur de pensées noséabondes, l'odeur de fagot rappelait bien à Spads le mois de novembre 1455, la même odeur régnait alors à Bourg au moment où le sauveur de la Savoie avait été emporté dans la nuit par l'inquisition et n'était plus jamais revenu. Un frisson lui parcouru l'échine à ce souvenir.
Sa filleule Loucy avait pu discuter brièvement avec lui lors d'un entretien dans son bureau. Elle était triste et malheureuse de la tournure des événements mais ces instants avaient été très professionnels et Spads louait sa filleule d'avoir su conserver autant d'aplomb pour ne pas lui montrer sa peine. Le moment viendrait bien assez tôt. Pour sa part il s'était efforcé de rester droit et sobre mais fut rassuré des mots qu'elle avait pour lui.

Il rédigeait missive sur missive, afin de prévenir certains, d'expliquer à d'autres, de sortir sur papier toutes ces émotions accumulées et surtout ne jamais s'arrêter pour penser.
La présence d'Olwen dans son bureau avait quelque chose de mystique. Autour de lui tout semblait noir et sombre, pourtant cette petite lueur blanche, l'espoir infini de voir le fruit de l'amour qu'il avait pour Arma grandir et devenir quelqu'un de noble, cette lumière apportait un peu de couleur au visage de Spads, décomposé par deux nuits sans réél sommeil. Il ne savait pas s'il aurait encore la force de tenir debout, de rentrer chez eux, à leur chaumière. Il n'osait pas y penser. Dormir dans leur lit, seul, non cela était impossible. Il fit la liste des choses importantes qui lui restaient à faire et s'accorda un moment, le menton calé dans les mains, à regarder sa fille dormir. Cet instant dura plus longtemps que prévu et les paupières closes de Spads se fermèrent sur un rêve du passé, ce rêve qui était leur.

Citation :
La journée à la mairie avait été l'occasion de nombreuses preuves de soutien de la part de personnes proches. Il indiquait à tous ceux qui venait l'endroit où ils pourraient trouver le corps d'Arma. Si bien que la rumeur propagea rapidement la nouvelle, beaucoup savaient maintenant où rendre visite à leur amie. Sans envie, ni grande motivation, il terminait d'accomplir son devoir avant de se rendre à la chaumière. Il le fallait, pour Olwen.
Le trajet du retour fut l'occasion d'observer encore les rues de la ville, tant de souvenirs d'elle associés à ces endroits, des parfums, des bruits, des couleurs. Sans s'en rendre compte, il se mit à courir et les larmes à couler encore sur ses joues. Sa petit Olwen dans les bras il rejoignit leur chaumière et ouvrit fébrilement la porte, la nervosité de ses gestes était palpable et ce ne fut que par un miracle qu'il réussit à ouvrir à l'aide de la clé si petite.

Une fois à l'intérieur, il s'adossa à la porte, comme s'il avait été poursuivi depuis la mairie, et repris doucement son souffle. Il alla s'occuper d'Olwen, la changer, la nettoyer, finalement l'installer dans son berceau et la regarder s'endormir en lui fredonnant une comptine d'une voix faible. Il reparti en direction de la pièce principale, son fauteuil, celui d'Arma, il n'osait pas mettre un pied dans leur chambre, apeuré par les émotions qui risquaient de l'anéantir. Il resta prostré dans ce fauteil chargé d'histoires, les genoux ramenés contre son menton, seul avec sa douleur. Il avait choisit cette solitude ce soir là, la seule personne qu'il aurait voulu voir n'était plus là. Il décida d'une date pour l'enterrement et rédigea un pli à l'intention de la mère supérieure du couvent. Il l'enverrait le lendemain à l'aube.

Citation :
Ma mère,

Je vous fais aujourd'hui une dernière requête. Je vous demande de garder le corps de mon épouse en vos murs jusqu'à ce jeudi où je viendrais l'emporter ainsi que ses affaires. Vous serait-il également possible de dire quelques mots pour le repos de son âme lors d'une messe en votre couvent ?
J'espère ne pas abuser de votre bonté et je me plierai à toute modification que vous me demanderez.


Merci pour tout,
Bien à vous,
Spads


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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeLun 28 Juil - 23:39

Démission

Spads a écrit:
Citation :
Chères belleysanes, chers belleysans,

Certains d'entre vous auront déjà appris la triste nouvelle du décès de mon épouse, dame Armangarde. Je prends la plume en ce jour des plus sombres afin de vous annoncer à tous personnellement que j'ai mis volontairement fin à mon mandat municipal suite à un courrier adressé à notre duchesse Niac dans lequel je lui fais part de ma décision et je me mets à sa disposition pour d'éventuelles poursuites judiciaires en conséquence de ma démission. Je lui fournis également les éléments nécessaires à l'organisation d'une reprise de la mairie en toute sérénité par une personne de grande confiance, Lord_pichard.

La saison est très calme et, comme je l'annonçais dans mon courrier hebdomadaire, le problème du pain est déjà résolu et la ville ne manque de rien, aussi je pars l'esprit tranquille. Je laisse également sur le bureau deux idées d'animations qui pourront être reprises par mon successeur : l'installation d'un mât de cocagne et une course de relais dans la ville.

Sachez que je suis profondément honteux de vous laisser, après 6 mandats de maire accomplis en totalité, je dois me retirer pour ce 7ème car je me vois mal être en capacité de vous servir efficacement étant donné les circonstances. Je remercie ceux qui comprendront mon geste sans en vouloir aux autres.

Je conclurai en disant que ceux qui s'inquièteraient pour le prestige du duché ne doivent pas avoir peur, cela est également contrôlé.

Je quitterai le territoire savoyard après avoir reçu l'autorisation de la duchesse.
Avec toute mon amitié et l'expression d'une profonde tristesse,
Spads

[Courrier envoyé également IG à une bonne partie des belleysans]

Réponses...

Citation :
Expéditeur : Onawia
Date d'envoi : 2008-07-30 21:00:08

Salutation sir Spads,

Nous ne nous connaissons pas enormement car nous ne nous sommes que tres peu croiser en taverne .

Je vous presente mes sinceres condoleances pour la perte de votre epouse et je suis de tout coeur avec vous en cette terrible epreuve !
J'aimerai vous proposer mon aide mais je ne suis pas sur que ca pourrait vous rendre service ! Cependant sachez que mon offre est sincere et je me tiens a votre disposition .

Je suis de tout coeur avec vous.

_________________

Citation :
Expéditeur : Alex6560
Date d'envoi : 2008-07-30 09:38:08

Bonjour mon ami,

Je sais que je nepeux rien faire pour que tu ne sois plus dans la tristesse mais je veux que tu saches que quoi que je pense très fort à toi et que je suis là pour te soutenir durant ces pénibles jours. Tu m'as soutenu lors de la mort de Wolfia et je sais ce que c'est. à mon tour, de te rendre la pareille et de te soutenir

Amicalement


Alex Van Wever

__________________

Citation :
Expéditeur : Gri_gri
Date d'envoi : 2008-07-30 09:31:54

Oh, Spads,

Je suis tellemnt attristé par ce qui t'es arrivé, par ce qui arrive à Belley...Je ne sais pas quoi dire, tu va recevoir sans doute tant de courriers semblable au mien...
Les mots ne suffisent pas, ils ne suffiront jamais..

J'espère pour toi que ton départ se fera sans trop de difficultés...Bon...voyage ?

A un jour surement,

Affectueusement

Gri

_____________________


Citation :
Expéditeur : Pygaer de Belley
Date d'envoi : 2008-07-30 08:54:40

Messire Spads, cher parrain de ma tendre Angellll

C’est avec tristesse que je viens de lire votre message. Il confirme nos plus grandes craintes, à Angellll et à moi-même, à savoir que vous allez quitter notre village ainsi que la Savoie. Angellll est dévastée et ne cesse de pleurer depuis le décès de votre chère épouse. Moi-même, je me pose des questions sur ma vie future au sein du village et d’un commun accord, faisant fi des quolibets de certaines personnes, nous avons décidé de mettre nos champs en vente en vue d’un éventuel départ. En effet, à quoi nous servirait-il de rester dans un village qui se vide de nos plus chers amis dont vous faites partie. En outre, il semblerait que vous ne seriez pas la seule personne à quitter le village et cela ni Angellll, ni moi, sommes prêts à l’assumer.

Il est navrant de constater que Belley, autrefois village paisible et prospère, où il faisait bon vivre et où les gens s’entraidaient, est devenu la proie d’une clique aux vils desseins, n’ayant qu’une seule envie, à savoir miner, saper le moral des uns et provoquer le décès des autres.

Vivre dans ce village sans la présence de nos plus proches amis nous est intolérable et même notre petite Léa sent que son grand-parrain Spads ne sera bientôt plus là pour la faire sauter sur ses genoux.

Je vous demande par la présente, l’autorisation de vous suivre dans votre exil, et de nous tenir au courant, si vous le désirez bien sûr, de votre future destination. Angellll et moi sommes prêts à vous rejoindre, vous et votre suite, mais pour cela il faut que vous nous en donniez la permission

Je sais que cela semble prématuré mais je crois pouvoir affirmer que notre décision est prise.

Comme convenu, nous participerons donc à la manifestation organisée par messire Eudes ainsi qu’aux funérailles de votre chère Dame qui a été une seconde mère pour moi depuis mon arrivée à Belley.

J’ai le cœur gros messire de voir que les personnes qui sont à l’origine du trépas de votre épouse continue à déambuler dans les rues de notre village sans faire preuve d’un quelconque remords, pire même de trouver la situation normale. Je vous propose dès lors mes services en tant que soudard si d’aventure, vous décidiez vengeance.

Je vous laisse ici à votre peine en vous assurant de notre amitié sincère à Angellll et moi et vous redemande avec insistance de ne point oublier de nous faire connaître votre nouveau village

Respectueusement et avec grande tristesse

Votre humble et dévoué serviteur

Pygaer


_________________

Citation :
Expéditeur : Joelle5
Date d'envoi : 2008-07-30 06:53:27

Cher Spads,
Je vous présente mes plus sincères condoléances et je suis heureuse de vous avoir connu.
Joëlle

______________


Citation :
Expéditeur : Punkana
Date d'envoi : 2008-07-30 03:12:57

Cher Spads59,

Je suis vraiment surprise de la triste nouvelle pour votre épouse Armangarde. Je suis vraiment désolé, et sincèrement triste. Je suis vraiment chambouler que je ne sais, comment, exprimer mon chagrin.

Je partage, aussi, votre chagrin, mes sincères sympathies.

Mais, je comprend aussi votre départ de la mairie.

Que puisse dire d'autre, que de vous souhaiter bon courage. Que Dieu vous bénisse et vous aide à passer au travers cette épreuve.

Amicalement

Punkana

_____________


Citation :
Expéditeur : Eudes_portevent
Date d'envoi : 2008-07-30 01:06:08

Mon frère de douleur,

Qui songerait à te juger ? Qui songerait à te blâmer ?
Soit persuadé que je ne laisserai personne salir ton oeuvre, ta dévotion pour Belley.
Je me ferai le vassal de ta mémoire et de celle d'Arma si tu le veux bien.

Ta décision est respectable.
Mais sache que vous serez tous trois toujours les bienvenus dans notre demeure. Et je suis persuadé que tes pas te ramèneront inexorablement un jour en Savoie, et à Belley.
Je te dois toujours une partie de ramponneau mon frère.

J'ai une dernière requête à t'adresser.
Tu trouveras, attachée à l'autre patte de ce pigeon, ma médaille d'Aristote. Je souhaiterais qu'un jour, Olwen porte à son tour la médaille que sa mère, que ma marraine m'avait remise...

Puisse ta route t'apporter la paix et le réconfort que tu mérites.

Ton ami, ton frère, ton dévoué,

Eudes

___________________


Citation :
Expéditeur : Logansan
Date d'envoi : 2008-07-31 10:18:50

Mes sincères condoléances.
Je pense que vous faites beaucoup pour Belley. J'y suis moi depuis à peine plus d'une semaine.
Je ne sais comment mais j'essaye de vous soutenir.

Courage.
Logansan


Dernière édition par Spads le Jeu 31 Juil - 22:12, édité 5 fois
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Spads

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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeMer 30 Juil - 23:55

Un coeur qui saigne
entretien avec la duchesse de Savoie

Spads a écrit:
Spads avait quitté Belley dans la nuit précédante, il avait une tâche à accomplir dans la capitale, au château ducal.
Encore une nuit à parcourir les routes sans dormir, son cycle quotidien était de toute façon complètement perturbé et il n'arrivait à dormir qu'épisodiquement, lorsque le manque de sommeil le terrassait sans qu'il s'en aperçoive. Il ne voulait pas se reposer avant d'en avoir fini. Il se répétait sans cesse quelques mots : terminer, puis partir. Même le cheval -pourtant un animal dont il avait horreur- sous lui n'arrachait aucun râle au forgeron, aucune expression si ce n'est l'impassibilité de quelqu'un qui sait où il va. Il avait en effet prévu sa vie pour les prochaines journées mais ne pensait pas à l'après, à ce qu'il se passerait une fois qu'il aurait terminé...

Olwen était avec lui, il ne laisserait désormais plus sa fille seule et il s'efforçait de lui maintenir la tête contre se corps pour qu'elle souffre le moins possible du voyage. Bien plus de d'habitude il avait les traits tirés et de gros cernes sous les yeux. Il avait le visage pâle et ses cheveux paraissaient plus blanchis qu'ils ne l'avaient été. La douleur se lisait encore sur son visage et du haut de son cheval, il ne devait pas avoir fière allure aux yeux des rares personnes qu'il croisait. Heureusement, Loucy l'accompagnait et se chargeait de veiller sur son parrain en surveillant ses gestes.

Les pas de l'animal le menèrent lentement jusqu'au château à travers les rues chambériennes qui commençaient à s'agiter. Une fois sur place, il salua les gardes d'un signe de tête, cela faisait maintenant longtemps qu'il trainait ses bottes aux quatre coins du château et on ne le questionnait plus que rarement sur le pourquoi ses allées et venues. La compagnie du prévôt ôta finalement aux gardes toute envie de renseignement sur le motif de leur visite.Il descendit de sa monture et sourit gentillement à Loucy qui faisait de même dans son dos et il déposa doucement Olwen dans ses bras avant de se mettre en route vers les couloirs du château.


Loucy a écrit:
Loucy, depuis l’annonce de la mort d’Arma, avait promis à son parrain d’être avec lui, toujours, de le suivre comme son ombre ou presque. Quand il lui avait dit qu’il devait se rendre à Chambéry, Lou, qui était normalement à Belley pour la journée, l’avait attendu afin de faire le voyage avec lui. Il leur fallait se rendre au château ducal, lieu dont elle était désormais familière, et où elle devait se rendre de toute façon.

Son parrain avait décidé de partir de nuit, et la jeune femme avait suivi, elle avait toujours eu des soucis de sommeil et elle préférait chevaucher à travers l’ombre de la nuit plutôt qu’en pleine journée. Elle fut tout d’abord quelque peu surprise du choix de Spads vis-à-vis du cheval, puis compris qu’il voulait en finir le plus rapidement possible, qu’il dépassait même son aversion connue envers ces animaux.

Durant la journée précédant leur départ, la jeune femme était passée sur le marché de Belley afin d’acheter quelques provisions pour eux et pour la jeune Olwen. Elle avait dégoté quelques bouteilles de lait qu’elle avait mis de côté, tentant de leur faire garder leur fraicheur. Lorsque son parrain était venu la chercher à l’heure dite, elle avait pris les victuailles, les plaçant dans sa besace, et avait monté sa jument qu’elle avait déjà préparée. Elle eut le temps de remercier une nouvelle fois sa cousine de lui avoir offert Aphrodite qui lui était vraiment utile ces derniers temps.

Lors de la chevauchée, la jeune femme observait assez régulièrement son parrain, elle était inquiète, elle jetait des coups d’œil également vers Olwen que Spads tenait. Elle craignait qu’il fasse une erreur en dirigeant le cheval, il n’était pas habitué et la fatigue, la tristesse ne pouvaient point l’aider. Elle-même dirigeait sa jument par habitude, sans réellement penser à ce qu’elle faisait. Elles connaissaient, Aphrodite et elle, assez bien le chemin menant au château et Loucy n’avait pas vraiment la tête à diriger réellement.

Une fois arrivés dans la capitale, les deux compères ralentirent l’allure, ils avaient tout de même conscience d’être dans une ville où les gens se pressaient et foncer vers un habitant n’était pas vraiment ce qu’ils désiraient. Lâchant quelques instants du regard son parrain, Loucy observa la ville qui s’éveillait. Il y avait toujours un petit truc qui l’émerveillait dans cet instant de la journée, les gens semblaient encore à moitié dans le monde des rêves, il semblait à la jeune femme dans ces moments là, que tout était possible, que rien ne pourrait jamais leur arriver.
Malheureusement souvent, le reste de la journée se chargeait de la rappeler à la réalité. Mais le temps de son observation, Lou vola quelques instants de rêves des villageois, s’en servant pour reprendre des forces et pour se montrer forte pour celui qui avait toujours été là pour elle.

Arrivés devant le château, Lou salua les gardes et descendit de sa jument, laissant les gardes s’en occuper, elle se dirigea vers Spads et prit Olwen dans ses bras, lui assurant qu’elle s’en occuperait bien. Les deux filles – ou plutôt Loucy portant Olwen – suivirent Spadibou à travers le château, la jeune femme restait silencieuse, berçant l’enfant au gré de ses pas. Finalement ils s’arrêtèrent et Spads put prendre la parole.


Spads a écrit:
Ce trajet, il l'avait fait cent fois comme régent des maires pour rejoindre Arma, il s'efforcait de rester maître de lui même dans ces moments particulièrement difficiles. Les couloirs le menèrent jusqu'aux appartements de la duchesse où il demanda à un page de l'annoncer.


Olwen.S a écrit:
En début de soirée Olwen avait été préparée par son papa, elle avait pu réussir à dormir mais son sommeil était agité, elle voyait une femme qui la berçait, lui souriait et l'aimait tellement qu'Olwen savait que c'était sa maman. Elle était revenue, mais lorsqu'Olwen se réveilla elle ne la vit pas, elle aperçu son père qui l'avait prise dans ses bras et il la serrait.

Depuis quelques jours Olwen savait qu'il y avait quelque chose d'anormal, elle qui avait commencé à vouloir parlé, elle ne disait plus rien. Elle essayait de trouver sa maman en cherchant du regard autour d'elle.
Puis après la nuit elle se retrouva dans un endroit qu'elle ne connaissait pas mais elle était avec son papa. Elle regardait son papa qui était toujours et de plus en plus bizarre.

Elle se retrouva dans les bras d'une femme qu'elle voyait souvent avec sa maman, elle sentait qu'elle serait gentille avec elle et se laissa faire. Elle s'endormit légèrement rassurée dans les bras de la femme.

niac a écrit:
La Duchesse était quelque peu fatiguée, son corps s’était bien remis de son attaque mais le petit être qui grandissait en elle lui prenait beaucoup d’énergie, sans compter la charge qui lui incombait.
Niac pensait à cette rumeur qui courait, cela la faisait sourire, car quiconque la connaissait savait qu’elle était la fidélité en personne et qu’il ne lui serait même jamais venu à l’idée d’avoir une relation autre qu’avec son époux. Mais bon, le mécréant, lion de juda, brigand, ne méritait pas que l’on porte le moindre intérêt à ce qu’il racontait.
Aucune inquiétude, Niac s’en fichait de ce qu’il avait pu dire par vengeance.

Un page frappa à la porte, interrompant ainsi la méditation de la Duchesse.


Votre Grasce, le Maire de Belley demande audience privée.
Damoiselle Loucy et un enfant l’accompagne
.


Bien, je les recevrai dans un moment, offrez leur de quoi patienter.
Conduisez-les au salon, je ne tarderai pas !


Le page referma alors la porte et s’en alla donner réponse au Maire.

Niac savait pourquoi son ami Spads voulait lui parler, il lui avait remis sa lettre de démission le jour précédent. Un tragique événement s’était produit à Belley, Aristote avait rappelé à lui sa douce épouse Armangarde, laissant ainsi le Maire Belleysan avec une immense tristesse.

Quelques minutes s’étaient écoulées et la Duchesse sortit de ses appartements, allant à la rencontre de Spads, Loucy et la petite Olwen, vers le salon privé.


Spads a écrit:
Spads et Loucy furent donc conduit dans un petit salon où ils attendirent l'arrivée de la duchesse en silence. Il adressait de temps en temps, à sa filleule et sa fille, des regards de douceur, ne voulant pas que Lou s'inquiète trop pour lui.
A l'arrivée de Niac dans la pièce, il s'approcha lentement de la duchesse, son amie, en se souvenant de leur première rencontre en taverne à Belley il y avait bien longtemps. Il ne pouvait s'empêcher, à chaque fois qu'il posait les yeux sur quelqu'un, de se remémorer les événements vécus ensemble. Comme s'il n'était pas sûr de les revoir un jour, comme s'il avait brusquement pris conscience de l'importance des souvenirs. A quelques pas d'elle, il mit un genou au sol et baissa la tête puis se redressa. Il se récitait les paroles préparées fébrilement sur le trajet, et s'efforcait de garder une apparence digne en ces lieux de noblesse. En tournant le visage vers elle lui adressa quelques mots.


Duchesse...
Je vous avais fait apporter ma lettre de démission du poste de maire de Belley. Je viens aujourd'hui pour me mettre à votre disposition et entendre votre décision quant à la conduite qu'adoptera le duché à mon endroit.


Il avait parlé d'une voix aussi ferme que possible mais qui trahissait sa peine malgré tous ses efforts.

Je présente devant vous et votre conseil, représentants du duché et de tous les savoyards, mes excuses. Je les ai également envoyées personnellement aux belleysans avant mon départ.
Si votre décision m'y autorise, je quitterai les terres de Savoie dans moins d'une semaine, le temps pour moi d'en finir avec ce malheur.

niac a écrit:
Niac était émue par les émotions qui envahissaient la pièce à cet instant, elle pouvait lire dans le regard de son ami toute la peine causée par la mort de sa femme, tout en l’écoutant s’excuser de sa démission et remettant son sort entre ses mains.

Elle le laisserait rejoindre le Duc de Maurienne, il était hors de question qu’elle le mette en procès, lui qui avait toujours œuvré pour le bien de la Savoie et des Savoyards, lui qui s’était tellement investit pour la faire prospérer. La Duchesse ne le mettrait pas en procès, elle ne le voulait pas et le Conseil ne le voulait pas non plus !

Et elle lui répondit, sur un ton plus informel que la manière dont il s’était adressé à elle.


Mon ami, je tiens tout d’abord à te présenter mes condoléances et mon soutien dans cette dure épreuve qu’est celle de perdre un être cher. Je prie pour que son âme rejoigne le Très Haut et qu’elle trouve sa place parmi les anges.

Ensuite, nous ne souhaitons pas, le Conseil et moi-même, te mettre en procès !
Tu es libre de partir où tu le souhaites, tu as tellement fais pour la Savoie et pour son peuple, et même dans ces circonstances qui sont celles qui te bouleverse et te peine, tu es quand même parvenus à remettre ta démission et laisser le temps au Conseil de trouver un successeur à la mairie.

Je te souhaite que ton cœur se remette de cette blessure et que ton voyage te fasse le plus grand bien, qu’Aristote te protège, toi et les tiens, et vous aide à cicatriser ce malheur.


Niac laissa le temps à Spads de répondre, si il le désirait, elle avait fini de parler.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeMer 30 Juil - 23:55

Spads a écrit:
Une fois de plus, ses amis s'empressaient de leur manifester soutien et affection. Ce sont les sentiments exprimés par la duchesse qui touchèrent plus Spads que le sens des mots eux-même. Il ne su dire s'il était soulagé ou non par la décision du conseil de le laisser partir libre et sans procès. Cela aurait été une occasion comme une autre d'en finir.
En pensant à cette idée de justice et en voyant Niac devant lui, une association d'idée jailli dans sa tête comme une évidence, il la nota mentalement, comme une explication à ce déchainement de haine qu'avait subit Belley. Ce déclic, il devait en avertir Niac puis d'autres à sa suite.

Du point de vue de la duchesse, il avait du sembler absent quelques secondes, lorsque ce raisonnement prenait forme dans ses idées. Il s'empressa de revenir au présent et aux paroles de son amie.


Je te remercie Niac, pour tes paroles envers moi et pour placer Arma parmi les anges, c'est bien cette idée là que je me fais d'elle aujourd'hui. Il sourit doucement à l'évocation de cette image qui contrastait tellement avec l'enfer diffamatoire qu'avait vécu son épouse.

L'heure est en effet au voyage mais pas à l'oubli, je ne souhaite perdre aucun de mes souvenirs ici, ni les bons, ni les mauvais... La Savoie est mon pays et comme tant d'autres avant moi, où que je sois, je me considérerai toujours comme un enfant de notre terre.
Je te souhaite à mon tour bien du courage pour la fin de ce conseil ainsi que pour le suivant qui sera, à n'en pas douter, encore plus particulier.
Il lui fit un sourire un peu amusé en prononçant ces mots, comme un sursaut de sa personnalité qu'il avait mis de côté depuis quelques temps. Peut-être même que ton record sera battu.

Mis plus à l'aise par sa remarque et le ton employé par son amie, il fit en pas en sa direction et lui dit plus bas, pour s'adresser à la femme et non pas à la duchesse.
Je vais m'approcher et te murmurer un nom, prends soin de notre duché en ne laissant pas cette personne jalouse, qui te méprise dans son cercle de fidèles, devenir ce que tu es aujourd'hui.
Prends surtout soin de toi, de ton mari et de votre futur enfant. C'est une banalité mais j'en pèse tellement le sens aujourd'hui que je ne peux m'empêcher de la prononcer : la famille est le plus important, il faut en profiter avant qu'il ne soit trop tard.


il finit de s'approcher d'elle et se pencha vers son oreille pour lui faire comprendre implicitement que son message était destiné à elle seule et à ses proches. Il lui murmura un mot. Curieux! En la regardant dans les yeux avec amitié, il fit quelques pas à reculons puis une petite révérence. Il jetta un bref coup d'oeil à Loucy qui se dirigea également vers la porte du petit salon après avoir salué son amie. Les deux femmes se reverraient au sein du conseil.

En franchissant la porte du salon, il se retourna vers Niac une dernière fois.

Au revoir mon amie, je reviendrai fouler notre terre un jour, j'espère qu'à ce moment tu me présenteras un nouvel héritier pour la Bresse.


Loucy a écrit:
Loucy était restée à l'écart durant l'entretien, laissant son parrain et son amie parler entre eux, préférant s'occuper d'Olwen et surveiller de loin.
Elle profita de ce moment de calme relatif pour donner un peu de lait à l'enfant qui devait commencer à avoir un peu faim.

Levant les yeux de temps à autre, peu inquiète de la décision de la Duchesse, elle surveillait où en était l'entretien. Lorsqu'elle entendit que le moment était venu de partir, elle salua Niac, lui disant à bientôt vu qu'elles étaient promises à se revoir au château, encore quelques temps. Elle se leva et se dirigea vers la porte, portant toujours la petite.
Les deux compères et l'enfant sortirent de la pièce et Lou suivit son parrain. Elle était soulagée que l'entretien soit passé, peut être que cela enlèverait un peu de culpabilité à Spads pour sa démission. Elle savait à quel point cela le minait d'avoir du faire cela, mais c'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour le village, il avait pensé avant tout à Belley et avait bien fait selon elle.

Spads se dirigeait vers le centre de la capitale, sans doute se souvenait il, qu'il était l'heure de manger, et qu'ils en auraient tous besoin. Les trois voyageurs finirent donc par entrer dans la taverne municipale.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeJeu 31 Juil - 0:01

Passage à Chambéry

Spads a écrit:
Sa visite à la duchesse terminée, Spads descendit dans les rues de Chambéry en direction de la taverne municipale. Il espérait y croiser des amis de la capitale et leur faire des adieux qu'il voulait croire temporaires mais sans avoir la moindre certitude. Il éprouvait toujours un sentiment de culpabilité suite à sa démission mais il était persuadé qu'il n'y avait pas d'autre choix.

Loucy le suivait toujours même s'il avait repris Olwen dans ses bras à la sortie de l'entretien avec la duchesse. Ils entrèrent ensemble dans l'antre des chambériens qui était bien calme en ce début d'après midi. Ils s'installèrent à une table et il leur commanda de quoi se restaurer et boire. Ils n'avaient pas pris le temps de le faire depuis trop longtemps et, même si l'envie de rejoindre Arma lui traversait l'esprit très souvent, il se devait de rester présent pour ses filles. Il prenait peu à peu la mesure des décisions prises et des conséquences pour son avenir, leur avenir même puisque sa filleule semblait résolue à l'accompagner où qu'il aille. Son visage devenait plus grave lorsqu'il y pensait.

On vint leur apporter deux assiettes de soupe et du pain ainsi qu'un bol de gruau que Spads tenta difficilement de faire avaler à Olwen. Sa fille sur les genoux, il s'efforcait de lutter contre ses petites mains qui repoussaient la cuillère mais surtout contre la mauvaise humeur du bébé inquiété par ce manque de certitude qui émanait de son père depuis 3 jours. Il fallu quelques larmes mais surtout un effort considérable de Spads qui ferma les yeux et se vida l'esprit un instant pour rassurer sa fille. Olwen fini par avaler une bonne ration de bouillie et s'endormi dans les bras de son père qui commençait à rêver pouvoir en faire autant.

Trempant le pain dans la soupe, il découvrit avec étonnement, grâce l'odeur de ce repas, qu'il mourrait de faim. Bien que son esprit refuse d'accepter ces contingences quotidiennes, son corps réclamait de quoi tenir et le forgeron se laissa guider par son instinct. Il mangeait d'une seule main, l'autre tenant Olwen, ses yeux étaient baissés vers la table et il n'osait que difficilement regarder quelqu'un en face. Le poids de la tristesse mélé à celui de la honte. Comme s'il était dans un songe, il sorti de sa torpeur pour porter son attention sur Loucy à ses côtés qui le regardait étrangement. Ils n'avaient presque pas discuté depuis le départ de Belley...


Olwen.S a écrit:
Olwen fatiguée et grognon, de par le voyage et ce qu'elle ressentait avec son papa, ne voulait rien manger, elle pleurait et était agitée.
Il essayait de lui faire avaler quelque chose mais il était tellement stressé qu'el en ressentait tout les sentiments de son papa.

Quand il se repris et qu'il la regarda avec tendresse elle compris qu'il fallait qu'elle mange et son ventre lui rappela aussi qu'il le fallait.

Elle englouti ce que son papa lui donna, son papa se mit à manger après l'avoir installé dans ses bras et elle s'endormit bercé par sa respiration.


Loucy a écrit:
Après l'entretien au château ducal, Spads tenant Olwen et Loucy se rendirent dans le centre de Chambéry. Ils entrèrent finalement à l'Antre des chambériens, Lou y était il y a encore 3 jours, pourtant depuis ... Elle avait l'impression que des mois s'étaient écoulés.

Ils ne parlaient que peu, juste quand il le fallait, Lou avait perdu son babillage habituel, elle préférait laisser du temps à son parrain et espérait que sa présence lui faisait du bien. Lorsque le repas arriva, la jeune femme attendit le temps qu'Olwen consente à avaler son bol puis avala sa soupe, puis son pain, elle n'aimait que peu le mélange des deux. Tout en mangeant, son regard allait de l'homme en face d'elle au bébé, elle voulait les protéger.

Elle avait remarqué qu'il ne regardait presque plus les gens en face, et réfléchissait aux mots qu'elle pouvait lui adresser quand elle vit qu'il avait levé les yeux vers elle. Elle rougit légèrement se rendant compte qu'elle était certainement en train de le dévisager depuis plusieurs minutes déjà, plongée dans ses réflexions.


Spadibou ... Je ... Je te suivrais jusqu'au bout tu le sais ... Mais ne te fais aucune inquiétude pour nous, n'ais point de regret ni de honte. J'ai fait mon choix librement, je suis consciente de mes actes, de mes choix ...


Spads a écrit:
En voyant sa filleule rougir, il ne pu réprimer un sourire. Elle avait raison et au fond de lui, il le savait. Il ne l'avait jamais forcée à faire quoique ce soit ou à faire un tri dans ses relations. Elle avait pris la décision courageuse de le suivre dans son exil et il ne pouvait faire autrement que de respecter son choix. En prenant délicatement Olwen contre lui, il se mit debout et approcha doucement son siège de celui de sa filleule avec un sourire.

Merci, Lou, merci pour tout ça.
Il marqua un moment de pause, comme s'il faisait un n-ième fois le point sur ses intentions.
On va rester là en attendant Thorn et Crystale, de toute façon nous n'avons plus rien à faire à Chambéry que de voir nos amis.

Ils se mirent alors à attendre l'arrivée de résidents locaux. Ils virent passer Xenor, Chandin, le corps de Babun (son esprit était dans les songes), Mars qui transmis les amitiés de Lay en mission à Annecy et d'autres. Ils croisèrent également leurs futurs compagnons de route pour la soirée, Crystale et Thorn. Ils se s'assirent ensemble, groupèrent leurs affaires à la sortie de la taverne et décidèrent finalement d'un horaire de début en début de soirée. A quatre ils ne risquaient pas grand chose. Spads et Loucy n'iraient pas toute suite jusque Belley, une autre tâche les attendait ailleurs avant d'entrer dans la ville.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeJeu 31 Juil - 20:06

Spads a écrit:
Sur les routes entre Chambéry et Belley

Le départ de Chambéry avait eu lieu avant la tombée de la nuit, le Soleil se tintait lentement de la même rougeur qui couvrait jadis les joues d'Arma lorsque Spads l'appelait "charmante procureur", des mots qui semblaient dater de si longtemps, resurgir de la mémoire enfouie d'un homme dont la vie venait de basculer. Cette nuit là ne serait qu'un mélange de souvenir et de présent, elle annonçait le dernier au revoir, l'adieu qui est fait à celle que l'on aimait. Sans en avoir conscience auparavant, Spads comptait chaque seconde et respirait pleinement l'odeur de la forêt dans la nuit, tous les détails le rappelaient à elle, son esprit refusait de laisser passer l'idée de sa mort et d'oublier qu'elle pouvait surgir dans son dos, de derrière un arbre pour le pousser dans la moindre flaque d'eau.

Pour ces compagnons de route qui devisaient de temps en temps à l'arrière, il dû faire le trajet qui relie Chambéry à l'entrée du chemin du couvent, tel un fantôme. Il cherchait encore à y croire, à retarder le moment où il reverrait le corps de celle qu'il avait tant aimé et pour qui il avait choisit de tant laisser. Il savait Olwen en sécurité avec sa filleule et se laissait gagner par une étrange sensation de flottement. Le trajet fut l'occasion de revivre tous les moments passés avec Arma, le moindre souffle de vent sur sa joue le faisait frissoner, mémoire d'une caresse que sa peau ne sentirait jamais plus. Loin au dessus de lui la Lune semblait faire jouer sa lueur dans les branches des arbres, éclairant épisodiquement le chemin devant eux. Dans sa rêverie Spads ne vit ni le chemin, ni l'astre, ni les branches, seul existait le souvenir du reflet du sattelite dans les yeux de sa femme. Elle était si proche mais pourtant insaisissable.

Soudain, il sursauta, on venait de lui agripper le bras, le retenant en place et il se força à quitter ses songes pour revenir à l'instant présent. D'un mouvement de tête il chassa ces idées et son visage si vide d'expression quelques minutes auparavant se chargea en une tristesse sans nom lorsqu'il aperçu l'ombre du couvent pointer au sommet des collines. Il se tourna vers Loucy qui lui maintenait le bras et ne pu retenir une larme de plus.

Belley était proche, Loucy et Spads laissèrent donc leurs compagnons terminer seuls la route avec les chevaux. Thorn savait où dormir et Crystale avait reçu la clé de la chaumière de Spads ainsi que la garde de la petite Olwen épuisée afin de préparer leur retour.


Loucy a écrit:
Lors du voyage, Loucy n’avait que peu parlé, elle était restée un peu en arrière avec Crystale et Thorn. Echangeant quelques paroles, des banalités somme toute, histoire de faire passer le temps. Lou restait plongée dans ses pensées, laissant sa jument la guider. La journée du lendemain serait longue et difficile, il y aura l’enterrement et la manifestation en souvenir d’Arma.

Observant où ils étaient arrivés, elle mit pied à terre et rejoignit son parrain. Elle agrippa son bras afin de le faire revenir à lui. Quand elle vit l’état dans lequel se trouvait Spads, elle lâcha Aphrodite et le prit dans ses bras. Elle lui murmura de longues paroles de réconfort et salua leurs amis qui partaient vers Belley. Ne lâchant pas le bras de son ami, elle prit son temps pour continuer le chemin, il ne restait qu’eux deux. Lentement ils avancèrent vers le couvent. A chaque nouveau pas, ils ralentissaient l’allure, en allant chercher le corps, ils avaient tout deux conscience que cela marquerait la fin, qu’ils ne pourraient plus avoir d’illusion, qu’Arma était bel et bien décédée.

Le chemin était court, lorsqu’elle venait au couvent rendre visite à sa sœur, Lou ne mettait que peu de temps à le traverser, la joie de la retrouver étant présente. Le contraste était bien apparent cette nuit là. Après un long moment, ils arrivèrent à la porte des sœurs et Spads frappa fortement.


Spads a écrit:
Le chemin fut court depuis la grande route jusqu'au couvent. Le visage de Spads avait encore radicalement changé d'expression, il abhorait maintenant l'attitude décidée de quelqu'un qui veut en finir avec la peur qui le ronge. Il n'avait jamais su se trouver courageux mais en cet instant, la présence de sa filleule à ses côtés lui donnait la force de faire face et ils cheminèrent lentement, sans qu'elle ne desserre sa prise sur le bras de son parrain.

Les portes du couvent se dressaient devant eux. L'heure était tardive mais les soeurs avaient une vie rythmée par les messes dont Spads connaissait un peu les horaires. Ils furent reçus par la mère supérieure qui leur signifia qu'elles avaient réalisé la veille une messe en l'honneur d'Arma et préparé son corps pour l'enterrement après les nombreuses visites qu'elle avait reçues. Le forgeron se retint de ne pas fondre en larmes devant sa filleule et ces saintes femmes, le dernier espoir qu'elle se réveille un jour s'était donc envolé pour aller la rejoindre parmi les anges...
Loucy et lui furent escortés jusqu'à la cellule où attendait toujours le corps d'Arma. Elle était enroulée dans un linceul blanc et allongée sur un brancard de toile. Instinctivement, Spads se mit du côté du visage de son épouse. Même s'il était caché par le drap, il devinait la forme de son nez, de ses paumettes et de sa bouche qui donnaient quelques reliefs à la blancheur uniforme du tissu. Il chargea sur son dos un sac contenant les affaires de son épouse avant de soulever son corps à l'aide de sa filleule. En passant devant les nones présentes, il les salua de la tête une par une et la dernière posa une copie du livre des vertus sur le corps de la défunte avec un regard vers Spads. Il lui fit le plus grand sourire dont il était capable en cet instant avant de fermer les yeux afin de contenir encore ses larmes. Guidé par Loucy, ils quittèrent les lieux en direction de Belley et de la chaumière d'Arma et Spads. La route fut sans aucune surprise et même plusieurs jours après, il serait incapable d'en garder le moindre souvenir tant ces moments furent difficiles à supporter.


Loucy a écrit:
Revoir le corps d'Arma, même si on ne le voyait pas vraiment, juste le drap, fit à nouveau un choc à Lou. Elle prit une grande inspiration afin de cacher sa peine et avança vers la dépouille d'Arma. Elle porta le corps avec son parrain et salua les soeurs en partant.

Lors du retour, ni l'un ni l'autre ne parlèrent. Tout deux trop occupés, trop plongés dans leurs pensées. Chacun devait revivre des souvenirs.

Loucy revit une de ses premières soirées hors de l'orphelinat, elle était entrée dans une taverne, Aux tonneaux rieurs. La jeune femme à l'époque, n'avait presque jamais bu de sa courte vie, Arma, la tavernière, avait décidé de lui apprendre ce que c'était. Loucy hipsa rapidement ce soir là, et ce fut sur les rotules qu'elle rentra jusque chez elle, saoule mais heureuse.

Après avoir revu sa première soirée saoule, elle revécut son premier voyage à Chambéry pour aller chercher sa soeur, une fois de plus Arma était là. Et lors du retour, elle se souvenait de la discrétion dont elle avait fait preuve pour laisser les deux soeurs se retrouver, se reconnaitre.

Elle revit toutes les braies volées avec elle, son apprentissage, leurs fous rires, les pseudos règles qu'il y avait ...

Elle se souvint des moments où ça allait moins aussi... Les conseils qu'Arma lui avait donné, qu'elle ne comprenait qu'à moitié à l'époque, qui prenaient désormais un sens, elle ressentait également quelques sentiments qu'elle imaginait semblables à ce qu'elle avait vécu à certaines périodes.

Perdue dans ses pensées, elle n'avait rien entendu, rien senti, elle ne sentait plus le poids du corps. Levant les yeux, elle se rendit compte qu'ils arrivaient dans le centre de Belley.


Spads a écrit:
De retour à la chaumière

Ils finirent par arriver à la chaumière dont les fenêtres éclairaient faiblement la rue des défenseurs. Crystale les attendait dans la pièce principale après avoir couché Olwen. Spads commença par aller voir sa fille, il s'en voulait tant qu'elle doive subir tout ça et voulait déjà être à Bourg, pour elle, pour qu'elle se repose. Ils avaient laissé le corps d'Arma allongé sur la table, au centre de la pièce et Spads remercia les deux femmes d'être présentes et les invita à s'installer dans les fauteuils qui trônaient encore devant la cheminée. Il s'isola lentement dans la chambre en emportant le sac contenant les derniers effets de son épouse.

Une fois seul, il posa un regard sur la pièce et déposa le contenu sur le lit, il fut surpris d'y trouver une boîte ainsi que quelques feuilles de parchemin qu'il mit de côté, croyant à une erreur. La froideur des boucles métalliques des vêtements d'Arma allait bien avec la dureté de l'instant, un moment impassible, les traits de Spads se crispèrent en serrant la toile d'une robe dans son poing. Il avait tant lutté pour ne pas craquer, pour avoir l'air fort devant les autres mais en ce moment de solitude, son monde lui semblait s'être effondré. Il avait bien décidé de ce qu'il allait faire mais pas de ce qui le ferait rire et respirer. Rien ne lui semblait plus avoir de saveur et il voyait l'avenir à travers un filtre pâle qui ôtait toute chaleur à ce qu'il imaginait. En sentant les larmes couler sur ses joues il commença à se sentir coupable de ne pas avoir été là au moment où elle avait rendu son dernier souffle, était-ce là son rôle de mari que d'abandonner son épouse lorsqu'elle est malade ? Il vivait déjà avec la douleur de l'éloignement d'Arya, sa fille dont il n'avait pas connu les premiers jours ni les premiers mois, tous ceux qu'il aimait devaient-ils donc être maintenus à l'écart sans qu'il ne puisse les protéger ? En s'effondrant à genoux aux pieds du lit, il se mit à pleurer comme il n'avait pas su le faire depuis trois jours. Dans un réflexe, ilposa la main sur la boîte qu'il ouvrit pour chercher à focaliser son attention sur autre chose que ses sombres pensées.


Spads, la mort d'Arma Mdaillesbu8
Citation :
Pour qu'Olwen sache ce que sa mère a fait

Ils en sorti les médailles qu'avait reçu Arma au service de la Savoie et les déposa cérémonialement à côté de ses propres affaires, en séchant ses larmes à l'idée que sa fille aurait un souvenir de plus de sa mère. Les médailles rejoignirent celle qu'Eudes lui avait donné la veille. Tous ces objets, il les garderait et les protègerait de tout jusqu'à ce qu'Olwen soit en âge de comprendre qui était sa mère. D'un coup il porta son attention sur les parchemins qui reposaient sur le lit et se mit fébrilement à lire la fine écriture bleutée.

Spads, la mort d'Arma Dernirelettrespadsvx5Spads, la mort d'Arma Dernirelettrespads2cb9

Plus les mots défilaient sous ses yeux, moins sa vision était nette, le flou causé par les larmes qui emplissaient ses yeux le faisait encore douter de la véracité de ce qu'il vivait, il entendait Arma prononcer ces paroles, lui chuchoter à l'oreille qu'elle les aime. A chaque battement de paupières il chassait une nouvelle rêverie et tâchait un peu plus le parchemin de gouttelettes salées. Le goût sur ses lèvres le ramenait encore à la mer, à cette immensité bleue qui les avait tellement impressionnés et dans laquelle il la rejoignait en songes.

Il avait une dernière chose à faire avant d'affronter la journée qui s'annonçait, il voulait qu'Arma soit enterrée dans sa houppelande blanche, il se mit donc à chercher celle-ci dans les tiroirs afin d'aller en revêtir le corps sans vie de sa femme. Il savait que ce serait plus difficile encore que de la voir morte, plus dur que de porte son corps et plus pénible que de lire ses mots. Pourtant, il sortit de la chambre avec la robe dans les bras sans montrer la moindre émotion. La messe avait été dite et la seule chose qu'il lui restait à faire pour lui rendre hommage était d'aller jusqu'au bout de ce qu'il avait prévu, d'en avoir le courage au moins une fois dans sa vie.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeJeu 31 Juil - 20:07

Spads a écrit:
En pénétrant à nouveau au coeur de leur chaumière, le parfum qui y règnait n'avait rien d'habituel, l'âtre trop longtemps éteint ne diffusait plus de douce odeur de braise depuis maintenant plusieurs jours. La joie de vivre d'Arma avait également déserté les lieux, laissant place à un assourdissant silence dans le coeur de Spads, aucune parole, même parmi les courriers touchants qu'il avait reçu, aucun mot n'avait su réellement faire naître cette sensation de chaleur en lui. A cet instant précis, il priait le ciel de le rendre insensible aux émotions qu'il ne tarderait pas à ressentir.

Lentement, péniblement, il défit le linceul d'Arma depuis ses pieds jusqu'à effleurer ses cheveux en soulevant le tissu. Il écarta la toile des deux côtés de la table en découvrant ainsi l'ensemble du corps de son épouse. Il aurait sans doute pu faire appel à quelqu'un pour accomplir cette tâche, pour ne pas avoir à faire face une fois de plus à la vision de ce corps sans vie qui avait été habité par tant d'amour et de tendresse. Il y tenait. Pour elle. Impassiblement, il défit les boutons de la fine chemise blanche dont l'avait revêtue les soeurs, un par un, doucement. Très naïvement, il ne voulait pas lui faire de mal, elle n'était plus, ne ressentait plus mais elle était si froide que chaque fois qu'il la touchait, il avait peur de la briser, de faire exploser en mille critaux le diamant de sa vie.
Il prit ses bras avec douceur pour les sortir de la chemise et marmonait une excuse à chaque fois qu'il avait l'impression d'être trop brusque. Enfin, vint le moment de lui passer la robe, il avait soigneusement évité de s'approcher de sa tête mais à présent il le fallait.

Il la dévisagea encore, souhaitant valider chaque détail de ses souvenirs. Elle était si douce, si belle. Marquant une pause dans ses gestes qu'il avait voulu tellement mécaniques, il s'attarda sur le creu de son cou, les souvenirs affluaient encore et il savait que cela ne cesserait jamais, il ne le souhaitait pas. Il ferma un instant les yeux en se penchant vers son oreille. lui qui avait toujours tout fait à toute allure, l'hyperactif comme disait leur ami Pather, il explorait alors une nouvelle approche du temps, un point de vue sur la vie où n'existe que le présent sans notion de vitesse ou de passé, chaque geste aurait pu durer une seconde ou une éternité, cela n'aurait pas eu la moindre importance. Il vint poser les lèvres sur la peau de son cou pour un dernier baiser, il espérait peut être, s'il restait encore une partie de son coeur qui n'avait pas éclaté sous la douleur, que cela la fasse frissoner, comme d'habitude, comme avant... Rien. Il frôla son oreille et lui lança un dernier "je t'aime" chuchoté comme le navigateur perdu confie ses derniers espoirs en jettant une bouteille à la mer... Rien. Il sourit, presque comme s'il était amusé par sa naïveté du moment. Il sentit alors les larmes couler à nouveau sans savoir dire s'il avait pleuré tout le temps où dura cette scène ou seulement à la fin.

Il passa la main sous sa nuque et lui souleva la tête pour passer la robe et fit de même avec ses bras pour continuer son oeuvre. Il finit en tirant le tissu par endroit pour éviter les plis. Il sourit encore de la voir ainsi, le blanc du linceul conjugé à celui de la robe lui donnait d'avantage l'impression d'avoir à faire à un ange sur fond de nuage cotonneux. Elle avait pris ses ailes et s'était envolée, à jamais.

Il jeta un regard à Lou et Crystale qui attendaient qu'il termine, passa une dernière fois la main le long du bras d'Arma pour atteindre son extrémité et sentir sa bague qu'il enleva de son annulaire pour la serrer si fort dans son poing que le rond du métal y resta dessiné de longues minutes avant de se résorber. Avec l'aide de Loucy, il remis le drap sur son corps, laissant son visage libre pour que ceux qui suivraient le cortège puissent la voir. Sur la joue d'Arma perlait une larme tombée des yeux de son mari, elle brillait dans un reflet blanc, comme si l'ange voulait partager sa peine avec Spads.

Dehors, le jour était levé depuis déjà plusieurs heures, il était temps de rejoindre Eudes et ceux des belleysans qui souhaitaient rendre hommage à Arma. Il reprit le bois du brancard dans ses mains et ils sortirent de la chaumière pour les rues de Belley. Il voulait cheminer lentement en direction de Bourg, dans la forêt, vers leur cabane.


Spads a écrit:
Spads et Loucy suivirent les rues de Belley en portant le corps d'Arma depuis la rue des défenseurs en direction de Bourg, il croisa tant de belleysans émus et tristes de la mort d'Arma qu'il en venait à se demander comment un petit nombre pouvait se croire investit du Savoir absolu à propos de ce qu'il se passait dans de "grosses" têtes. Ces moments public furent l'occasion de nombreux témoignages d'amitié et de soutien, il se souvint avec tendresse de la fois où il l'avait fait enrager en manifestant à Chambéry.

Ils s'arrêtaient volontiers pour écouter les uns ou les autres, les laisser déposer fleurs ou petits présents sur le corps. Certains suivaient le cortège, d'autres le regardaient passer avec peine. Devant tous ces visages, Spads se sentait encore plus fier de celle qu'avait été Arma. Ces pensées et paroles livrées ainsi sans haine et sans rancoeur, de vrais sentiments personnels affichés sans faux semblants ou hyprocrisie, c'était Belley qui semblait perdue encore une fois et donnait signe d'espoir.


Loucy a écrit:
Loucy accompagnait son parrain en portant le corps d'Arma à travers les rues de Belley. Ils croisèrent des visages qui lui étaient plus ou moins familiers.
Elle les remerciait d'être là, de leur présence, de leur amitié envers la défunte.

Lou n'avait que peu dormi cette nuit là, elle pensait à cette journée. Cependant, elle ne sentait pas la fatigue, elle adressa un sourire à Eudes en le voyant les rejoindre.

Voyant les pleurs des gens les entourant, Loucy laissa enfin ses larmes couler, ne cherchant plus à les retenir ni même à les essuyer.
Elle continua silencieusement la marche, portant celle qui fut une de ses premières amies à Belley.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeJeu 31 Juil - 22:10

Les funérailles d'une grande dame

Spads a écrit:
Les bois encerclaient maintenant le groupe de belleysans qui se rendaient à la cabane d'Arma et Spads. Il ouvrait la marche, en guidant ses amis qui ne connaissaient pas encore le trajet vers ce lieu reculé mais ô combien important pour le couple. La fatigue avait fait son oeuvre et creusé ses cernes rougies par l'absence de sommeil, ses yeux étaient à moitiés fermées et il progressait difficilement sur l'étroit sentier, butant parfois sur des racines trop envahissantes. Pourtant, bien que le ciel soit obstrué par une épaisse couche de branchages, la clarté de fin d'après midi permettait encore de distinguer aisément la voie.

Il était déterminé à attendre d'avoir mis Arma en terre avant de penser enfin à lui. De plus, la présence de leurs proches était plus stimulante qu'il n'aurait pu le croire pendant les jours précédents, à leur côté, il se sentait la force de continuer encore. Derrière son corps éreinté, il avait encore l'esprit assez clair pour apprécier les mots et les gestes amicaux à leurs justes valeurs... Une fois de plus, les derniers jours d'Arma passaient en boucle dans sa tête, il cherchait ce qu'il avait bien pu se produire. Il ne pouvait se résoudre à d'autre explication qu'à celle de la sorcellerie, une âme malveillante qui avait, pour son propre profit ou orgueil, jetté ses rets sur Belley. Quelqu'un d'important sans l'être réellement, quelqu'un de cupide et déterminé, une personne qui était liée, d'une façon ou d'une autre, à la majeure partie des difficultés qu'avait connu la ville depuis le temps de l'arrivée d'Arma, déjà bien avant le retour de Spads à Bourg. Il se dit qu'un jour viendrait le moment des comptes, ce jour là serait aussi un jour de deuil supplémentaire pour cette famille maudite qui avait déjà perdu de ses membres.

L'heure était encore à son propre deuil et il chassa de sa mémoire ces idées de revanche qui ne lui allaient plus depuis son retour des montagnes, il avait changé et était devenu plus serein et moins prompt à monter au créneau. Une fois arrivés à proximité de la cabane au coeur de la petite clairière, il indiqua l'emplacement où il souhaitait enfouir le corps : à côté d'un pommier situé à une dizaine de pas sur le flanc de la batisse. Loucy et lui déposèrent le brancard au sol et il alla ouvrir une porte avant de revenir avec de quoi creuser la tombe d'Arma. Il avait perdu le compte du nombre de fois où il s'était contraint à se durcir le coeur pour ne pas céder au désespoir et à la peine, creuser sous cet arbre était malgré tout au dessus de ses forces du moment et il dû se résoudre à laisser faire ses compagnons qui eurent tôt fait d'achever leur travail.

Il s'était assis à les regarder, surveillant fréquemment le corps d'Arma. Les coudes sur les genoux et le menton posé dans ses mains jointes au niveau des paumes, il aurait avoir l'air ailleurs si ses yeux n'étaient pas aussi chargés de tristesse. Il faisait machinalement tourner sa propre alliance autour de son annulaire et pensait aux médailles et à celle d'Arma, laissées dans la chaumière.


pygaer a écrit:
Pygaer rejoignit à la hâte la foule amassée devant la cabane de Spads et Arma. Cette cabane qui avait abrité tant de bons moments, qui avait entendu tant de rires, semblait triste et terne. Fendant la foule, en s'excusant, il rejoignit Spads, l'étreigna sans dire un mot, la gorge nouée, prit pioche et pelle et s'enquit auprès de son ami de l'endroit exact de la dernière demeure de Dame Armangarde. L'endroit choisi ressemblait tellement à la personnalité de la défunte. Le visage fermé, les traits tirés, le regard embué, il se mit à l'ouvrage, piochant et pelletant. A chaque coup de pioche et a chaque pelletée de terre retirée, il réalisait avec effroi que l'instant fatidique approchait à grands pas, celui de dire au revoir pour toujours à une grande, très grande dame, disparue trop tôt. Les larmes lui roulant sur les joues, il continua son ouvrage. Grâce à l'aide de plusieurs autres Belleysans, la tombe fut vite creusée. Il s'arrêta, posa son menton sur le manche de son outil et attendit avec tristesse la suite de la cérémonie


Loucy a écrit:
Loucy suivait son parrain à travers la forêt, elle était venue une fois dans cette cabane, il y avait quelques temps maintenant, pour aider Arma à accoucher. Désormais, elle refaisait le chemin, pour des circonstances totalement différentes.. Une fois arrivés, ils posèrent le corps d'Arma et elle alla prendre Olwen dans ses bras. Elle commença à la bercer et lui chanter une berceuse qu'elle chantait souvent le soir à Bastien pour l'endormir.

Tout en faisant cela, elle observait les hommes autour d'elle. Des amis, de toute confiance, elle se tourna vers son parrain, le laissant seul pour une fois. Elle voyait que dans cet instant, il avait besoin de le rester, d'être seul avec ses souvenirs, d'observer une dernière fois la silhouette de son aimée.

Elle eut un petit sourire en voyant qu'Olwen s'était endormie, elle continua malgré tout à la bercer. Cela assurait une présence à l'enfant, et elle, cela l'aidait. Elle avait quelqu'un, un petit être sur qui se concentrer. Elle eut une pensée pour son fils, qu'elle retrouverait dans quelques jours. Elle avait préféré le laisser chez les soeurs, à sa petite soeur afin de lui éviter ces moments, de lui éviter au maximum de voir sa mère aussi triste, et ne pas lui laisser des images de sa tata Arma sans vie. Il était mieux pour lui, à son avis, qu'il garde les quelques souvenirs qu'il conserverait plus tard de sa joyeuse tante.
Elle savait également qu'Olwen connaitrait malgré tout sa mère, Spads lui parlerait de sa mère, les amies d'Arma également lui raconterait comment était sa maman.

Se reconcentrant sur le moment présent, elle regarda les hommes s'activer sur la suite des évènements.


pygaer a écrit:
Lorsqu'il vit ses deux compagnons déposer leurs outils contre l'arbre, il vit Spads se redresser et se dirige en compagnie de Pather vers le corps d'Arma. Refoulant une nouvelle fois ses larmes, il se redressa lui aussi, se mit maladroitement au garde à vous et exécuta machinalement le salut aux marins disparus en tendant l'index et le majeur et les portant à sa tempe. Il répéta machinalement le crédo, la seule prière qu'il connaissait puis il murmura tout bas:

Bon vent Dame Arma. Que le Seigneur fasse que le vent gonfle les voiles de votre dernier navire et que celui-ci vous mène à bon port, près de Lui. Qu'Eole vous protège et que Neptune vous donne une mer d'huile

N'en pouvant plus, il baissa la tête et attendit avec tristesse la suite des événements


Angellll a écrit:
Angellll arriva en tremblant, pale, livide, sans forces, et murmura doucement

Arma, ton décès inopiné nous a tous pris par surprise
Toi qui représentait la joie de vivre, le courage et l'abnégation, tu n'est plus la
Plus jamais je n' entendrais ton rire, plus jamais je ne pourrai m'adresser à toi pour me guider
Ton départ me laisse désemparée et sans voix ...

Arma, tu as été mon inspiratrice, ma guide lors de mon arrivée
Chaque fois que j'avais besoin d'un conseil, je savais que tu étais là
Chaque fois que j'avais un chagrin, tu me consolais
Plus jamais je te verrai te promener avec ton mari et tes enfants, saluant les uns, aidant les autres et toujours avec le sourire
Tu t'en es allée et je me retrouve seule, triste et désemparée
mais sois tranquille
Nous ne t'oublierons jamais
Je ne t'oublierai jamais
Car tu es dans mon cœur pour la vie
Et à chaque fois que j'aurai un problème ou une mauvaise journée
Il me suffira d'ouvrir mon cœur et je verrai ton visage et ton sourire
repose en paix mon arma, je me souviendrai toujours de toi

Mais ma peine est si grande


angelllll partit courir dans la foret pour pleurer et regarder les étoiles pour voir son ange prendre son envol...


Pather a écrit:
Pather marchait à la suite, silencieux et recueilli. Il n’avait pas osé regarder franchement le corps sans vie d’Arma, mais il savait qu’il devrait le faire avant la fin de la journée, pour lui dire adieu une dernière fois. Il était aussi mal à l’aise face à Spads, ne sachant pas quoi lui dire, et comment il fallait agir.

Il aida, du mieux qu’il peut à creuser la tombe. Il s’efforçait de garder un air impassible et calme, mais les gestes étaient saccadés et on pouvait voir qu’il s’efforçait de ne regarder personne dans les yeux.

Après un moment, lorsque la dernière pelletée de terre fut faite, Pather ramassa ces bagages qu’il avait laissés sur le sol, près de la cabane. Parmi ceux-ci, il y avait une grande toile qui avait été enroulée en ballot. Pather la prit et se dirigea vers Spads.


- J’ai emmené ceci avec moi.

Pather défit le nœud qui tenait la toile. Lorsque le paquet s’ouvrit, on pouvait voir plusieurs paires de braies, plus ou moins usées, de diverses couleurs. A travers toutes ces braies, on pouvait voir aussi d’autres types de vêtements, de même que certains pagnes.

- J’ai piqué ça aux « tonneaux » avant de partir de Belley. Ce sont les braies et les autres trophées des chipies. Je pense que ça ferait un excellent lit confortable pour Arma…. Ce sont ces trésors à elle, et je crois qu’elle ne devrait pas partir sans eux….

Pather avait prononcé la dernière phrase avec quelques trémolos dans la voix qui trahissait son émotion, et, pour cette fois, il s’efforçait de regarder dans ces yeux son ami….


Spads a écrit:
En voyant les braies sur le sol, Spads ne put réprimer un petit éclat de rire, il regarda également Pather dans les yeux avec émotion. Il posa une main sur son épaule et hocha la tête.

Oui, c'est une bonne idée mon ami. Elle aurait aimé qu'on se souvienne d'elle de cette façon.

Il déposèrent les vêtements au fond de la tombe avec une complicité qui datait d'un lontain pari boueux. Une fois qu'ils eurent terminé, le plus dur s'annonçait.

Aux côtés de Pather, Spads avança vers le linceul de sa défunte épouse. Ensemble, ils vinrent la placer dans le tombeau. Son corps retourne à la terre alors que son âme siège maintenant dans les cieux pensa-t-il en laissant ses mains glisser sur le linceul qui recouvrait maintenant le visage de son épouse. Il déglutit fortement en regardant la forme blanche sur fond de terre et vint se placer aux pieds de la tombe, face à l'arbre qui dominait l'ensemble des personnes présentes. Ils formèrent un petit groupe à côté de Spads qui toussota pour camoufler un sanglot. Avec l'aide des personnes présentes, il mirent les fleurs et autres objets qu'avait reçue Arma lors de la traversée de Belley, à côté du corps.

Il se baissa et ramassa une poignée de terre arrachée au sol par ses amis quelques minutes auparavant. En regardant vers le ciel, il la laissa retomber dans le creu devant lui. Le moment était venu de laisser sortir quelques mots pour elle. Lui d'habitude si prompt à s'exprimer et à tant abreuver de mots ses interlocuteurs qu'ils s'en retrouvaient parfois saoûls, il hésitait et commença par bafouiller son nom.

A.Ar..Arma...

Arma...
Nous... Nous avons vécu ici nos premiers jours ensemble. Nous avons toujours su y trouver quiétude et amour et c'est derrière ce mur que je t'ai demandé en mariage. L'image de ton sourire et de tes larmes restera à jamais en moi.
Olwen est aussi venue au monde en ces lieux et je souhaitais que tu trouves la paix en reposant là où tout a commencé, là où le meilleur s'est toujours imposé et là où je te rendrai visite en songes.
Arma, je t'aime, puisse Aristote me permettre de te rejoindre lorsque mon heure sera venue et me donner la force d'élever notre fille à ton image.


En terminant, il fit un pas en arrière et s'écarta pour laisser la place à ceux qui désireraient dire un mot ou simplement déposer quelque chose dans la tombe. Il resta toutefois proche, en ne quittant pas le haut du linceul des yeux.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeJeu 31 Juil - 23:05

pygaer a écrit:
Pendant que Spads et Päther déposèrent le corps de dame Arma dans la tombe, Pygaer regarda droit devant lui, les traits tirés et les lèvres pincées. Sur la douleur résultant du décès de la Dame était venu se greffer l'inquiétude d'avoir vu Angellll, pâle et livide, se pencher sur le corps et marmonner une prière et ensuite s'enfuir dans la forêt. Il connaissait trop bien cette manière d'agir de son aimée, il savait où elle allait aller et il savait qu'il devrait user de toute sa persuasion pour la faire revenir. Lorsque le corps reposât enfin dans sa dernière demeure, il attendit patiemment que Spads ait rendu les derniers hommage. Il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui, regardant cette foule immense qui était venue rendre un dernier hommage à la défunte. Il vit Pather déposer des affaires dans la tombe et souria tristement en reconnaissant ses braies vertes quArma, Loucy et Angelll lui avaient subtilisées. Dès que les parents et amis proches eurent rendu les derniers hommages, il se plaça devant la dépouille. Il s'inclina profondément, refit le salut marin et siffla la tonalité d'honneur de la marine,celle que l'on utilisait pour les personnes éminentes et pour ... les déces. La gorge nouée, il recula de trois pas, fit un demi-tour sur place, salua de la même manière Spads, Loucy et les autres membres de la famille. Il reprit ensuite son poste et attendit que toute la foule soit passée pour reprendre son travail de fossoyeur et ensevelir la grande Dame..


thornton a écrit:
Thorn était dans le fin fond de la funèbre marche, il était silencieux comme tous ceux qui l'entouraient, de temps en temps il butait sur le sentier escarpé.

Le cortège s'arrêta, ils étaient devant une cabane au fin fond de la forêt, les gens restaient silencieux, certains priait ou disait des poèmes d'adieu.

Les gens s'avancèrent, un à un ils firent leur dernier adieu à Arma. Il arriva près de la tombe, il regarda du coin de l'œil Spads et Loucy, leur pâleur était extrême et leurs yeux rougis par les pleurs.

Thorn baissa encore plus la tête, il s'approcha du corps d'Arma, il déposa près d'elle une bouteille de génépis.

En partant, l'image d'Arma trinquant avec les anges lui revenait dans l'esprit, de sorte que ses sombres pensées étaient éclaircies quelque peu.


Crystale d'Argent a écrit:
Crystale s'approcha à son tour de la tombe d'Arma tenant à la main un bouquet de rose blanche auquel était attacher un petit parchemin bien enroulé. Elle s'agenouilla et dépossa les fleurs aux cotés d'Arma.

Je voulais seulement lui laisser une petite prière pour guider ses pas... Sur le parchemin j'ai donc écris un petit message dans ma langue maternel. Je sais que Arma n'aurait pas compris mais je crois que dans l'Haut delà, il n'y a pas cette barrière. Puis la voit envahit de sanglots, elle regarda Spad et ajouta : Je suis désolée, les mots ne me viennent plus...et il serait hypocrite de ma part de tenter d'invoquer un quelquonque souvenir que je voudrais partager avec vous aujourd'hui car, je ne la connaissais que trop peu... malheureusement. Et c'est toujours quand des évènements comme aujourd'hui arrive qu'on réalise que nous sommes passé à coté d'une personne merveilleuse. Mais je connais Spad, et je sais de par son regard la femme merveilleuse qu'était Armangarde. Et je sais aussi que des femmes battantes comme elle, il y en a pas des masses. Toujours je me battrai, je serai une battante, comme elle. Comme Lady le fut elle aussi à sa façon.... Arma, puisse ton étoile veiller sur nous et guider nos pas dans les sentiers du pardon.

Crystale s'éloigna et alla s'addosser à un arbre. Elle avait perdu deux grand amis en peu de temps. Lady Cokine et Dukat. Ses deux mentors comme elle les appelaient. Et la mort d'une femme telle Armangarde lui ouvrait les plaies de la disparition de ses amis. La vie est parfois si mystérieuse qu'elle nous laisse sans voix, sans ressource, et même parfois, nous fait croire qu'il n'y a plus d'espoir...


Loucy a écrit:
Loucy approcha à son tour pour rendre un dernier hommage à Arma. Baissant la tête, tenant toujours l'enfant, elle regarda vers le sol.

Prenant une grande bouffée d'air, elle commença.


Arma, te voilà déjà avec les anges ... Dans le soleil. Je ne pensais pas avoir à te rendre hommage si tôt ... Je nous imaginais plutôt dans quelques dizaines d'années, à commenter les faits de nos petits enfants en continuant d'embêter Spadibou. Au lieu de ça ... Me voici devant ta tombe à te parler en espérant que tu puisses m'entendre.

Parce qu'avec toi j'ai découvert une sorte d'autre moi, parce que je suivais tes pas jusqu'à présent et que ça nous faisait sourire ... Je perds aujourd'hui, la femme de mon parrain, une amie, une conseillère, un guide ... C'est une grande perte ce jour.

Je garde en moi tous les souvenirs que j'ai de toi, de nos soirées, de nos rires, des chipies ... Je raconterais comment on embêtait son papa quand elle sera plus grande. Elle saura qui tu étais .. Je te le promets.

Tu vas me manquer Arma ... Je ... Tu ... Tu auras toujours ta place dans mon coeur ...
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeSam 2 Aoû - 12:22

pygaer a écrit:
Lorsqu'il vit ses deux compagnons déposer leurs outils contre l'arbre, il vit Spads se redresser et se diriger en compagnie de Pather vers le corps d'Arma. Refoulant une nouvelle fois ses larmes, il se redressa lui aussi, se mit maladroitement au garde à vous et exécuta machinalement le salut aux marins disparus en tendant l'index et le majeur et les portant à sa tempe. Il répéta machinalement le crédo, la seule prière qu'il connaissait puis il murmura tout bas:

Bon vent Dame Arma. Que le Seigneur fasse que le vent gonfle les voiles de votre dernier navire et que celui-ci vous mène à bon port, près de Lui. Qu'Eole vous protège et que Neptune vous donne une mer d'huile

N'en pouvant plus, il baissa la tête et attendit avec tristesse la suite des événements

Angellll a écrit:
Angellll arriva en tremblant, pale, livide, sans forces, et murmura doucement

Arma, ton décès inopiné nous a tous pris par surprise
Toi qui représentait la joie de vivre, le courage et l'abnégation, tu n'est plus la
Plus jamais je n' entendrais ton rire, plus jamais je ne pourrai m'adresser à toi pour me guider
Ton départ me laisse désemparée et sans voix ...

Arma, tu as été mon inspiratrice, ma guide lors de mon arrivée
Chaque fois que j'avais besoin d'un conseil, je savais que tu étais là
Chaque fois que j'avais un chagrin, tu me consolais
Plus jamais je te verrai te promener avec ton mari et tes enfants, saluant les uns, aidant les autres et toujours avec le sourire
Tu t'en es allée et je me retrouve seule, triste et désemparée
mais sois tranquille
Nous ne t'oublierons jamais
Je ne t'oublierai jamais
Car tu es dans mon cœur pour la vie
Et à chaque fois que j'aurai un problème ou une mauvaise journée
Il me suffira d'ouvrir mon cœur et je verrai ton visage et ton sourire
repose en paix mon arma, je me souviendrai toujours de toi

Mais ma peine est si grande


angelllll partit courir dans la foret pour pleurer et regarder les étoiles pour voir son ange prendre son envol...

Pather a écrit:
Pather marchait à la suite, silencieux et recueilli. Il n’avait pas osé regarder franchement le corps sans vie d’Arma, mais il savait qu’il devrait le faire avant la fin de la journée, pour lui dire adieu une dernière fois. Il était aussi mal à l’aise face à Spads, ne sachant pas quoi lui dire, et comment il fallait agir.

Il aida, du mieux qu’il peut à creuser la tombe. Il s’efforçait de garder un air impassible et calme, mais les gestes étaient saccadés et on pouvait voir qu’il s’efforçait de ne regarder personne dans les yeux.

Après un moment, lorsque la dernière pelletée de terre fut faite, Pather ramassa ces bagages qu’il avait laissés sur le sol, près de la cabane. Parmi ceux-ci, il y avait une grande toile qui avait été enroulée en ballot. Pather la prit et se dirigea vers Spads.


- J’ai emmené ceci avec moi.

Pather défit le nœud qui tenait la toile. Lorsque le paquet s’ouvrit, on pouvait voir plusieurs paires de braies, plus ou moins usées, de diverses couleurs. A travers toutes ces braies, on pouvait voir aussi d’autres types de vêtements, de même que certains pagnes.

- J’ai piqué ça aux « tonneaux » avant de partir de Belley. Ce sont les braies et les autres trophées des chipies. Je pense que ça ferait un excellent lit confortable pour Arma…. Ce sont ces trésors à elle, et je crois qu’elle ne devrait pas partir sans eux….

Pather avait prononcé la dernière phrase avec quelques trémolos dans la voix qui trahissait son émotion, et, pour cette fois, il s’efforçait de regarder dans ces yeux son ami….


Spads a écrit:
En voyant les braies sur le sol, Spads ne put réprimer un petit éclat de rire, il regarda également Pather dans les yeux avec émotion. Il posa une main sur son épaule et hocha la tête.

Oui, c'est une bonne idée mon ami. Elle aurait aimé qu'on se souvienne d'elle de cette façon.

Il déposèrent les vêtements au fond de la tombe avec une complicité qui datait d'un lontain pari boueux. Une fois qu'ils eurent terminé, le plus dur s'annonçait.

Aux côtés de Pather, Spads avança vers le linceul de sa défunte épouse. Ensemble, ils vinrent la placer dans le tombeau. Son corps retourne à la terre alors que son âme siège maintenant dans les cieux pensa-t-il en laissant ses mains glisser sur le linceul qui recouvrait maintenant le visage de son épouse. Il déglutit fortement en regardant la forme blanche sur fond de terre et vint se placer aux pieds de la tombe, face à l'arbre qui dominait l'ensemble des personnes présentes. Ils formèrent un petit groupe à côté de Spads qui toussota pour camoufler un sanglot. Avec l'aide des personnes présentes, il mirent les fleurs et autres objets qu'avait reçue Arma lors de la traversée de Belley, à côté du corps.

Il se baissa et ramassa une poignée de terre arrachée au sol par ses amis quelques minutes auparavant. En regardant vers le ciel, il la laissa retomber dans le creu devant lui. Le moment était venu de laisser sortir quelques mots pour elle. Lui d'habitude si prompt à s'exprimer et à tant abreuver de mots ses interlocuteurs qu'ils s'en retrouvaient parfois saoûls, il hésitait et commença par bafouiller son nom.

A.Ar..Arma...

Arma...
Nous... Nous avons vécu ici nos premiers jours ensemble. Nous avons toujours su y trouver quiétude et amour et c'est derrière ce mur que je t'ai demandé en mariage. L'image de ton sourire et de tes larmes restera à jamais en moi.
Olwen est aussi venue au monde en ces lieux et je souhaitais que tu trouves la paix en reposant là où tout a commencé, là où le meilleur s'est toujours imposé et là où je te rendrai visite en songes.
Arma, je t'aime, puisse Aristote me permettre de te rejoindre lorsque mon heure sera venue et me donner la force d'élever notre fille à ton image.


En terminant, il fit un pas en arrière et s'écarta pour laisser la place à ceux qui désireraient dire un mot ou simplement déposer quelque chose dans la tombe. Il resta toutefois proche, en ne quittant pas le haut du linceul des yeux.


pygaer a écrit:
Pendant que Spads et Päther déposèrent le corps de dame Arma dans la tombe, Pygaer regarda droit devant lui, les traits tirés et les lèvres pincées. Sur la douleur résultant du décès de la Dame était venu se greffer l'inquiétude d'avoir vu Angellll, pâle et livide, se pencher sur le corps et marmonner une prière et ensuite s'enfuir dans la forêt. Il connaissait trop bien cette manière d'agir de son aimée, il savait où elle allait aller et il savait qu'il devrait user de toute sa persuasion pour la faire revenir. Lorsque le corps reposât enfin dans sa dernière demeure, il attendit patiemment que Spads ait rendu les derniers hommage. Il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui, regardant cette foule immense qui était venue rendre un dernier hommage à la défunte. Il vit Pather déposer des affaires dans la tombe et souria tristement en reconnaissant ses braies vertes quArma, Loucy et Angelll lui avaient subtilisées. Dès que les parents et amis proches eurent rendu les derniers hommages, il se plaça devant la dépouille. Il s'inclina profondément, refit le salut marin et siffla la tonalité d'honneur de la marine,celle que l'on utilisait pour les personnes éminentes et pour ... les déces. La gorge nouée, il recula de trois pas, fit un demi-tour sur place, salua de la même manière Spads, Loucy et les autres membres de la famille. Il reprit ensuite son poste et attendit que toute la foule soit passée pour reprendre son travail de fossoyeur et ensevelir la grande Dame..


thornton a écrit:
Thorn était dans le fin fond de la funèbre marche, il était silencieux comme tous ceux qui l'entouraient, de temps en temps il butait sur le sentier escarpé.

Le cortège s'arrêta, ils étaient devant une cabane au fin fond de la forêt, les gens restaient silencieux, certains priait ou disait des poèmes d'adieu.

Les gens s'avancèrent, un à un ils firent leur dernier adieu à Arma. Il arriva près de la tombe, il regarda du coin de l'œil Spads et Loucy, leur pâleur était extrême et leurs yeux rougis par les pleurs.

Thorn baissa encore plus la tête, il s'approcha du corps d'Arma, il déposa près d'elle une bouteille de génépis.

En partant, l'image d'Arma trinquant avec les anges lui revenait dans l'esprit, de sorte que ses sombres pensées étaient éclaircies quelque peu.


Crystale d'Argent a écrit:
Crystale s'approcha à son tour de la tombe d'Arma tenant à la main un bouquet de rose blanche auquel était attacher un petit parchemin bien enroulé. Elle s'agenouilla et dépossa les fleurs aux cotés d'Arma.

Je voulais seulement lui laisser une petite prière pour guider ses pas... Sur le parchemin j'ai donc écris un petit message dans ma langue maternel. Je sais que Arma n'aurait pas compris mais je crois que dans l'Haut delà, il n'y a pas cette barrière. Puis la voit envahit de sanglots, elle regarda Spad et ajouta : Je suis désolée, les mots ne me viennent plus...et il serait hypocrite de ma part de tenter d'invoquer un quelquonque souvenir que je voudrais partager avec vous aujourd'hui car, je ne la connaissais que trop peu... malheureusement. Et c'est toujours quand des évènements comme aujourd'hui arrive qu'on réalise que nous sommes passé à coté d'une personne merveilleuse. Mais je connais Spad, et je sais de par son regard la femme merveilleuse qu'était Armangarde. Et je sais aussi que des femmes battantes comme elle, il y en a pas des masses. Toujours je me battrai, je serai une battante, comme elle. Comme Lady le fut elle aussi à sa façon.... Arma, puisse ton étoile veiller sur nous et guider nos pas dans les sentiers du pardon.

Crystale s'éloigna et alla s'addosser à un arbre. Elle avait perdu deux grand amis en peu de temps. Lady Cokine et Dukat. Ses deux mentors comme elle les appelaient. Et la mort d'une femme telle Armangarde lui ouvrait les plaies de la disparition de ses amis. La vie est parfois si mystérieuse qu'elle nous laisse sans voix, sans ressource, et même parfois, nous fait croire qu'il n'y a plus d'espoir...
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeSam 2 Aoû - 12:26

Loucy a écrit:
Loucy approcha à son tour pour rendre un dernier hommage à Arma. Baissant la tête, tenant toujours l'enfant, elle regarda vers le sol.

Prenant une grande bouffée d'air, elle commença.


Arma, te voilà déjà avec les anges ... Dans le soleil. Je ne pensais pas avoir à te rendre hommage si tôt ... Je nous imaginais plutôt dans quelques dizaines d'années, à commenter les faits de nos petits enfants en continuant d'embêter Spadibou. Au lieu de ça ... Me voici devant ta tombe à te parler en espérant que tu puisses m'entendre.

Parce qu'avec toi j'ai découvert une sorte d'autre moi, parce que je suivais tes pas jusqu'à présent et que ça nous faisait sourire ... Je perds aujourd'hui, la femme de mon parrain, une amie, une conseillère, un guide ... C'est une grande perte ce jour.

Je garde en moi tous les souvenirs que j'ai de toi, de nos soirées, de nos rires, des chipies ... Je raconterais comment on embêtait son papa quand elle sera plus grande. Elle saura qui tu étais .. Je te le promets.

Tu vas me manquer Arma ... Je ... Tu ... Tu auras toujours ta place dans mon coeur ...


arbanne a écrit:
Arma était arrivée à sa dernière demeure. Arbanne ne pouvait empêcher les larmes de couler sur son visage.

Elle s'approcha à son tour de la tombe pour rendre un dernier hommage. La gorge serrée, elle ne pu dire un mot. Elle déposa une rose blanche et les braies de son tendre qu'elle avait pris dans son armoire.

Elle se releva et pu esquisser un maigre sourire, elle murmura: Chipie un jour, chipie toujours!!!

Elle recula et se remit à sangloter.


samo a écrit:
Tout lui semblait irréel. Armangarde qui partait, il ne pouvait le concevoir. Samo était debout près du trou où allait reposer son amie. Il avait pris bonne note de l'emplacement, dans le but de venir de temps en temps saluer l'esprit de la fameuse chipie de Belley. Suite à Pather, qui avait eu la même idée que lui, Samo retira ses braies et les tendit au dessus du trou.

Arma... Chipie de Belley... Mon amie... Tu nous quitte aujourd'hui pour toujours, et je te laisse mes plus belles braies, que tu puisse les garder dans l'au delà... Je plains les anges qui seront avec toi, ils risquent fort de manquer de braies...

Il laissa ses braies tomber, s'ajoutant à la collection impressionnante d'arma, et garda le silence, fixant le cercueil. Après avoir réciter une courte prière, il ne connaissait que celle là en fait, il essuya les quelques larmes qui lui perlaient au coin de l'œil et s'avança vers Spads.

Spads... Je crois que son esprit restera toujours avec toi... La connaissant, elle était tellement têtue, elle trouvera un moyen de s'occuper de toi et de tes enfants... Même si elle doit forcer le passage à Aristote...

Il lui fit un bref sourire et lui tapota le dos, le laissant ensuite à ses pensée.


Eudes_Portevent a écrit:
Eudes s'approcha de l'endroit où demeurait le corps de sa marraine.
Des flots d'images lui venaient à l'esprit, comme des éclairs, pêle-mêle le premier soir où elle l'avait accueilli à la bolée, "Dame Armangarde" l'avait-il appellée ... puis son rire, déjà, à cette appellation qui lui déplaisait tant ... Arma ...
un bébé que sa Douce avait mit au monde grâce à elle, leur fils ...
leurs petits coups de gnole au château lorsque, prévôt, elle lui rendait visite, et son agacement amusé aux "oui chef !" ... Arma...
son mandat qui s'annonçait calme et qu'une rébellion masculine avait tranformé en lutte épique entre chipies et les chevaliers sans-braies ... Arma ....

Et tant d'autres moments, d'autres paroles, enfouis dans son coeur, qu'il garderait précieusement.

Dans un sanglot, il prit sa dague, la porta près de son visage. Puis, empoignant une mèche de sa chevelure de l'autre main, il la coupa et la jeta avec les pelletées de terre qui recouvraient lentement son cercueil.

Tu ne pensais pas partir sans ton blondinet, chef ! murmura-t-il avant d'éclater en sanglots ...

Et reprenant son souffle, il ajouta en se frappant le coeur : Ce n'est qu'un au revoir, Marraine, tu seras toujours là ... Arma ....

Il s'approcha de Spads, très éprouvé, le prit dans ses bras et lui murmura : N'oublie jamais ce que je t'ai dit mon frère ...

Puis il rejoignit sa Douce et devant ses sanglots, il contint sa propre peine et essaya de la réconforter.


pygaer a écrit:
Pendant qu'il refermait lentement la sépulture à grandes pelletées de terre, il vit Eudes s'approcher de la tombe. Il interrompit son travail et recula afin de laisser la place à Messire Eudes. Il vit ce dernier sortir sa dague, se couper une mèche de cheveux et la jeter sur le corps à moitié enseveli de la défunte. Puis Eudes, les épaules secouées par les sanglots se recueillit pendant un long moment avant de rejoindre sa famille ainsi que Messire Spads. Pygaer reprit son travail, se disant qu'il commençait à en avoir assez d'enterrer sa famille et ses amis. En deux années à peine, n'avait-il pas mis sous terre ses deux frères, ses trois soeurs, son unique cousin et maintenant Dame Arma ? En outre son coeur était serré car dès la fin de son ouvrage, il irait chercher Angellll qui avait disparu en courant dans la forêt. Après la dernière pelletée de terre, demeuré seul, il regarda une nouvelle fois autour de lui, salua une dernière fois la Dame, ramassa pelles et piochesn, les rangea dans l'annexe et se promit de revenir au petit matin pour mieux décorer et orner la tombe. Une fois les outils rangés, il se hâta vers la forêt, une lanterne à la main, à la recherche de son aimée.....

Tôt le lendemain matin, alors que le soleil se levait lentement à l'Est, Pygaer revint vers la cabane désormais abandonnée de Messire Spads et de Dame Armangarde. Il regarda autour de lui, frissonna à cause de la fraîcheur matinale et fixa la forêt d'un regard fatigué et inquiet. Depuis hier en effet Angellll avait disparu et devait y errer maintenant, seule comme une âme en peine. Il avait passé la nuit à la chercher, en vain. Il soupira, se promit de reprendre ses recherches dès qu'il aurait terminé et se dirigea vers la tombe. Il salua la tombe, geste devenu habituel, ramassa les gerbes et les bouquets et entreprit d'orner la tombe toute fraîche. Il disposa les gerbes sur et tout autour de la sépulture que l'on ne vit bientôt plus. Il ramassa ensuite la planche de bois qu'il avait ramenée et la ficha en terre à la tête de la tombe. Sur la planche de bois, il avait gravé un simple texte qui disait: Ci-gît Dame ARMANGARDE, douce épouse de Messire Spads, trop tôt disparue. Qu'elle repose en paix. Sa tâche terminée, il se replaça devant la tombe afin de voir si tout était bien. Satisfait, il se recueillit une dernière fois, vérifia si la cabane et l'annexe étaient bien fermées et se hatâ le coeur inquiet vers la forêt bien décidé à retrouver sa douce.


Spads a écrit:
Spads avait écouté les paroles tantôt rassurantes, tantôt mélées de peine de ses amis. Son coeur se serrait à chaque fois que quelqu'un partageait une partie de la vie d'Arma avec les autres. Tous ces souvenirs qui sortaient, comme s'il était temps pour eux de quitter les mémoires et de s'en retourner dans l'oubli. Peut être était-ce le contraire, les partager, les raconter pour mieux se les rappeler ? Il voulait croire à cette idée plus qu'à toute autre, jamais les personnes présentes n'oublieraient Arma et son humanité. Il serra des mains, fit quelques sourires tristes et pris les plus proches dans ses bras pour partager douleur et espérance avec ceux qui n'avaient jamais cessé de croire qu'on pourrait la laisser vivre en paix et qui furent tant déçu.

Lorsque tous eurent dit un mot, il reprit Olwen des bras de sa filleule en la remercia d'un petit sourire amical et s'approcha de la tombe d'Arma, il ferma les yeux et marmona quelques mots, comme une promesse secrète entre lui et sa femme. Une fois ces paroles prononcées, il dit un peu plus disctinctement dans un sanglot de plus.
Arma, je t'aime.

Il recula et Pygaer approcha pour refermer la tombe en y replaçant la terre. Ouvrir et refermer la scépulture d'Arma signifiait claquer définitivement la porte à l'espoir. Pour ne pas voir ce moment bien trop difficile à accepter, Spads tourna le dos à la scène et rejoignit ses amis dont certains l'escortèrent jusqu'à la chaumière où il devait passer sa dernière nuit. Il reviendrait devant la cabane pour jouer le dernier acte de cette seconde partie de sa vie.

Sur le trajet, il regardait devant lui sans voir quel pourrait être son avenir. Maintenant qu'Arma reposait en terre, il n'avait plus qu'un seul but, quitter la ville et ne plus respirer cette odeur de souffre. Vengeance, désespoir, folie, pardon... Même lui ignorait ce qu'il allait advenir de sa vie.


azalee59390 a écrit:
Azalée était en retard, jamais retard ne lui avait autant pesé.

Elle était à Chambery lorsqu'elle appris la terrible nouvelle.
Il lui fallait organiser son voyage pour milan où elle devait donner des cours.

Sa journée terminée, elle fit seller Alezane, puis partit pour Belley. La jument allait vite, mais pas assez.
Azalée arriva, la cérémonie était terminée.

Elle descendit de cheval, approcha de la tombe, elle s'agenouilla sur la terre fraichement remuée , tant pis pour sa robe.

Elle inclina la tête vers la tombe, silencieuse, des larmes coulaient sur ses joues.

Elle se recueillit quelques minutes, ses pensées allaient vers tous les bons moments passés avec son amie. En taverne, en ville. Les parties de Ramponneau, le club des chipies: qu'est-ce qu'elle avait rit!

le concours de luge, la reine de mai ........; Et bien d'autres qui resteraient gravés dans sa mémoire et dans son coeur.

Elle avait du mal à croire à cette mort. Que ferait messire Spads?

Dans un murmure, elle dit:


Dame Armangarde, je ne vous oublierai pas, la Savoie ne vous oubliera pas.

Elle posa un instant la main sur la tombe, pour un dernier adieu.

Au revoir, mon amie.

Puis elle se leva, remonta sur Alezane, et s'en retourna vers chambery, le coeur lourd.

valentine_e a écrit:
Spads, la mort d'Arma Armafleurscopieed4Anémones violettes symbole de tristesse
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeSam 2 Aoû - 12:29

De retour à ma chaumière
Spads a écrit:
En pénétrant à nouveau au coeur de leur chaumière, le parfum qui y règnait n'avait rien d'habituel, l'âtre trop longtemps éteint ne diffusait plus de douce odeur de braise depuis maintenant plusieurs jours. La joie de vivre d'Arma avait également déserté les lieux, laissant place à un assourdissant silence dans le coeur de Spads, aucune parole, même parmi les courriers touchants qu'il avait reçu, aucun mot n'avait su réellement faire naître cette sensation de chaleur en lui. A cet instant précis, il priait le ciel de le rendre insensible aux émotions qu'il ne tarderait pas à ressentir.

Lentement, péniblement, il défit le linceul d'Arma depuis ses pieds jusqu'à effleurer ses cheveux en soulevant le tissu. Il écarta la toile des deux côtés de la table en découvrant ainsi l'ensemble du corps de son épouse. Il aurait sans doute pu faire appel à quelqu'un pour accomplir cette tâche, pour ne pas avoir à faire face une fois de plus à la vision de ce corps sans vie qui avait été habité par tant d'amour et de tendresse. Il y tenait. Pour elle. Impassiblement, il défit les boutons de la fine chemise blanche dont l'avait revêtue les soeurs, un par un, doucement. Très naïvement, il ne voulait pas lui faire de mal, elle n'était plus, ne ressentait plus mais elle était si froide que chaque fois qu'il la touchait, il avait peur de la briser, de faire exploser en mille critaux le diamant de sa vie.
Il prit ses bras avec douceur pour les sortir de la chemise et marmonait une excuse à chaque fois qu'il avait l'impression d'être trop brusque. Enfin, vint le moment de lui passer la robe, il avait soigneusement évité de s'approcher de sa tête mais à présent il le fallait.

Il la dévisagea encore, souhaitant valider chaque détail de ses souvenirs. Elle était si douce, si belle. Marquant une pause dans ses gestes qu'il avait voulu tellement mécaniques, il s'attarda sur le creu de son cou, les souvenirs affluaient encore et il savait que cela ne cesserait jamais, il ne le souhaitait pas. Il ferma un instant les yeux en se penchant vers son oreille. lui qui avait toujours tout fait à toute allure, l'hyperactif comme disait leur ami Pather, il explorait alors une nouvelle approche du temps, un point de vue sur la vie où n'existe que le présent sans notion de vitesse ou de passé, chaque geste aurait pu durer une seconde ou une éternité, cela n'aurait pas eu la moindre importance. Il vint poser les lèvres sur la peau de son cou pour un dernier baiser, il espérait peut être, s'il restait encore une partie de son coeur qui n'avait pas éclaté sous la douleur, que cela la fasse frissoner, comme d'habitude, comme avant... Rien. Il frôla son oreille et lui lança un dernier "je t'aime" chuchoté comme le navigateur perdu confie ses derniers espoirs en jettant une bouteille à la mer... Rien. Il sourit, presque comme s'il était amusé par sa naïveté du moment. Il sentit alors les larmes couler à nouveau sans savoir dire s'il avait pleuré tout le temps où dura cette scène ou seulement à la fin.

Il passa la main sous sa nuque et lui souleva la tête pour passer la robe et fit de même avec ses bras pour continuer son oeuvre. Il finit en tirant le tissu par endroit pour éviter les plis. Il sourit encore de la voir ainsi, le blanc du linceul conjugé à celui de la robe lui donnait d'avantage l'impression d'avoir à faire à un ange sur fond de nuage cotonneux. Elle avait pris ses ailes et s'était envolée, à jamais.

Il jeta un regard à Lou et Crystale qui attendaient qu'il termine, passa une dernière fois la main le long du bras d'Arma pour atteindre son extrémité et sentir sa bague qu'il enleva de son annulaire pour la serrer si fort dans son poing que le rond du métal y resta dessiné de longues minutes avant de se résorber. Avec l'aide de Loucy, il remis le drap sur son corps, laissant son visage libre pour que ceux qui suivraient le cortège puissent la voir. Sur la joue d'Arma perlait une larme tombée des yeux de son mari, elle brillait dans un reflet blanc, comme si l'ange voulait partager sa peine avec Spads.

Dehors, le jour était levé depuis déjà plusieurs heures, il était temps de rejoindre Eudes et ceux des belleysans qui souhaitaient rendre hommage à Arma. Il reprit le bois du brancard dans ses mains et ils sortirent de la chaumière pour les rues de Belley. Il voulait cheminer lentement en direction de Bourg, dans la forêt, vers leur cabane.


Dernière édition par Spads le Sam 2 Aoû - 12:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeSam 2 Aoû - 12:29

Spads a écrit:
Une fois de plus, Spads se retrouvait seul avec ses pensées. On l'avait raccompagné jusqu'à chez lui pour lui montrer soutien et affection, des mots apaisant avaient été prononcés : ami, frère, parrain. Lorsqu'il eut franchit la porte, il ne s'y adossa plus par peur des démons extérieurs mais à cause de celle d'aller plus loin dans ce lieu de vie commmune. Seul.

Olwen était là, bien sûr, dans ses bras, tour à tour rassurée et inquiétée par la présence de tant d'adultes autour d'elle et qui approchaient de son père. Le silence et l'odeur de la chaumière qui faisaient tellement de mal à Spads apportaient du réconfort et replaçait la petite fille au coeur de ses habitudes. Pourtant son coeur était toujours attentif au moindre signe paternel, sur le qui-vive. Spads commença par aller la nourir, avec tous ces événements, il la pensait affamée et cela l'occupait, il en avait besoin encore plus que de manger, boire ou dormir. Il devait s'occuper encore, toujours mais ne jamais oublier de penser à elle. C'était tellement compliqué...

En donnant une compote à Olwen, il sentit la fatigue le rattraper, il ne savait plus combien d'heures il avait dormit durant les dernières jours... Sans doute moins que celles qu'il avait passé à pleurer. Il déposa Olwen dans le fauteuil de sa mère le temps de tirer son berceau dans la grande pièce et de l'y placer. Lui pris position dans son siège, refusant encore de retourner dans leur chambre pour y dormir. Il relut les derniers mots d'Arma et finit par s'assoupir, terrassé par le manque de sommeil et le trop plein d'émotions.

Dans ses cauchemards, il voyait sans cesse une femme jouer avant les éléments et les âmes. Elle manipulait les gens en les disant ses amis mais n'en avait aucun. La bonté des autres était le réceptacle de son ambition irréalisable à cause de sa peur du public. Spads croyait aimer agir dans les coulisses, il découvrit effrayé comment d'autres agissent dans l'ombre la plus sombre de ce monde. Elle faisait revenir des hommes d'entre les morts pour leur donner la parole et n'avait de cesse de rire en voyant le désordre qu'elle semait. Il assistait à la vie de cette femme comme un spectateur, observant du coin de l'oeil ces méfaits mais subitement, il se sentit touché au coeur, comme blessé par celle qu'il observait, comme si elle envoyait ses créatures attaquer ce qui lui était le plus cher. Dans l'ombre, le silence. Au milieu de ce silence naissent alors des cris aigus, son coeur se relâche et la puissante lueur du jour devant ses paupières ouvertes finit de le sortir ce songe farfelu... Attentif aux cris d'Olwen, il se précipita à son chevet pour la calmer. Avait-elle fait le même rêve ? Avait-elle reconnu quelque chose ? Il aurait tant aimé pouvoir lui parler de ce qui la faisait pleurer ainsi. Peut être commençait-elle déjà à sentir que sa mère ne la tiendrait plus jamais. La fatigue reprit rapidement l'enfant dans ses bras et Spads s'affaira enfin à préparer son départ.

La première chose à faire était d'avertir Cthu et Lilou des récents événements, chose qu'il n'avait pas encore eu le temps d'accomplir. Il rédigea deux nouvelles missives.


Citation :
Mon très cher frère,

Comme je te l'annonçais dans ma précédente lettre, mon Arma n'est plus de ce monde. Elle a rejoint les anges à cause de cette maladie subite et du peu d'envie de vivre que lui insufflait notre ville ces dernières semaines.
J'ai quitté mes fonctions de maire et me suis mis en route pour Chambéry afin de me soumettre au bon vouloir de la duchesse qui a choisit de me laisser libre. Nous avons enterré Arma hier, près de la petite cabane où nous allions souvent. Je prends maintenant la route avec Olwen et Loucy pour vous retrouver. Nous nous fixons comme ojectif d'atteindre la baraque de Momo pour la fin du mois. Y serez-vous aussi ?

Je compte sur toi pour informer tes compagnes de voyage de la situation. Je pense à vous tous en ces moments de peine pour trouver le courage de continuer.
Spads

Citation :
Ma Lilou,

J'espère que ce courrier te trouvera assez tôt pour te faciliter la route. Tu as pu le lire dans ma précdente lettre, Arma a quitté ce monde pour un autre que je souhaite sincèrement bien meilleur. Je profiterai de te voir pour te raconter quels moments pénibles elle a vécu.
J'ai démissionné de mon poste à la mairie de Belley et je me mets en route dès ce soir pour le sud ouest. Tu dois déjà être bien avancée aussi je te propose de m'attendre à Montbrisson où j'aurais quelque chose à faire avant de m'aventurer plus loin en terre française.

Transmets mon amour à notre petite Arya sans trop l'inquêter sur l'état de son père qui semble encore capable de tenir une plume.
Avec toute mon affection,
Spads

Il alla ensuite chercher ses affaires, celles d'Arma ainsi que celles d'Olwen dans la chambre. Il réunit l'essentiel sur la table et amena deux grands sacs et une sacoche de toile plus petite. Il remplit rapidement le premier de vêtements, de provisions et autres objets utiles à une vie de bohème : petites casseroles ou marmites, cuillères,etc. et le second plus volumineux de ce qui était nécessaire à sa si petite fille. Il pensa à Lou et se dit qu'elle prendrait certainement son cheval et n'aurais besoin de "place" sur l'ânesse. Thorn peut être mais comme il n'avait rien gardé de sa vie chambérienne, ce serait vite fait.
Il remplit la sacoche de ce qu'il voulait garder sous la main : les médailles d'Arma, son parchemin, ses économies, un briquet à silex, quelques objets personnels, un couteau et l'exemplaire du livre des vertus que les nones lui avait remis. Pour lui, le mal avait pris Arma et il voulait se faire un combattant du bien. Il alla alors chercher les armes de sa femme restée à leur place dans un coin de la pièce et remplaça son épée par la sienne, son bouclier par l'écu de son épouse. Par sa main, ce serait elle qui frapperait s'il le fallait.

Résolu, il chargea les sacs sur ses épaules et sorti équiper l'âne qu'il attacha devant la porte le temps d'aller emporter une petite fille innocente hors de son lit, de la transporter loin d'un lieu où les gens refusaient de voir même les évidences. Il jeta un dernier coup d'oeil à la chaumière puis leva les yeux vers le ciel avant de les fermer lentement. Il prit fermement la longe de l'âne et parti en laissant la porte ouverte avec la petite clé -qu'Arma lui avait léguée- sur la serrure.

En passant devant sa forge, poussa la porte, marquant un temps d'arrêt en observant l'intérieur. Arma n'y venait que peu souvent et il avait l'habitude d'y être seul. Il fit un pas à l'intérieur et passa le bout des doigts sur l'enclume, le soufflet et tous ces objets qu'il avait l'impression de ne plus avoir touché depuis des années, la sensation était apaisante, rassurante et constrastait avec ce qu'il vivait depuis une presque une semaine. Le bâtiment était isolé et aucune brise ne venait caresser les branches des sapins alpins. Il ralluma le four et y déposa tout le bois qu'il avait entreposé là. La chaleur qui se dégageait de l'âtre devint vite insoutenable et il dû sortir, observant de l'extérieur le rougeoiement hypnotisant du passé qui fond tel le métal dans un brasier. Il resta là plus d'une demi heure, plus pour s'assurer que les flammes ne grossissaient pas de façon inquiétante que par réelle envie d'assister à cela. Le batiment de pierre résista mais les items qu'il contenait n'urent pas tous la chance d'échapper à la noirceur qui s'échappait encore par le trou d'évacuation de la fumée lorsque Spads rejoignait ses compagnons de route.
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MessageSujet: Re: Spads, la mort d'Arma   Spads, la mort d'Arma Icon_minitimeSam 2 Aoû - 18:14

Spads a écrit:
En compagnie de Loucy, Thornton et Crystale, Spads marchait en direction de Bourg. Le temps était mauvais et le vent attirait de plus en plus de nuages bas au dessus du petit groupe. Il portait Olwen contre lui et s'empressa de la couvrir d'une épaisseur de vêtements supplémentaires pour la protèger de la fraîcheur de ce début de nuit. Ils refaisaisent le chemin emprunté la veille pour aller mettre Arma en terre, pourtant cette route était différente pour Spads. Il laissait derrière lui toute la souffrance associée à Belley et s'apprétait à rejoindre ses plus vieux amis et la ville qui l'avait vu naître.
Il avançait rapidement, pressé d'en finir et d'arriver à la première étape de ce court voyage, retourner à la cabane pour aider son coeur a comprendre que tout était terminé. Ainsi, lorsqu'ils arrivèrent à l'endroit à la route donne sur le sentier d'accès à la clairière, il confia Olwen à sa filleule et laissa l'ânesse continuer avec le groupe. Il se dirigea seul vers la cabane, il n'en aurait pas pour longtemps et tenait à ce dernier moment d'intimité avec l'esprit d'Arma.

Il faisait très sombre, la lumière de la Lune perçait difficilement à travers les branches et le ciel couvert. Il eut un peu de mal à suivre le sentier, heureusement il l'avait tellement pratiqué qu'il finit par retrouver la clairière. Elle s'étendait devant lui, comme une bouffée de ciel au milieu des troncs. Tout était si calme, si sombre qu'il crut être arrivé aux portes d'un autre monde, de là, il en était sûr, Arma pourrait l'entendre. Il commença par s'approcher de l'arbre au pied duquel était enterrée son amour, il avisa la pancarte laissée par Pygaer avec un petit sourire de remerciement pour la fidélité de son amitié. Ses genoux tombèrent au sol mais il ne put pas pleurer, les larmes refusaient de sortir, trop avaient coulé et ses yeux refusaient de livrer encore de leur liquide étoilé. Il se surprit à diriger une prière vers le ciel, vers Aristote et, en passant la main dans son sac, il en sortit le livre reçu au couvent. Il l'ouvrit à une page, comme au hasard, en bas du parchemin, il lut quelques mots.


Citation :
Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour.

Il répéta à haute voix la phrase et reprit sans regarder le livre.

Mais quand l'amour n'a plus de sens, quand la vie a été otée à l'être que nous chérissions plus que tout, quel est le but ?

Il continua sa lecture, espérant trouver une réponse plus loin. Il avait déjà lut ce texte, parcouru ces mots. Il voulait trouver. Vite. Au fil des pages qui tournaient, aucune réponse précise ne venait éclairer le visage de Spads. Il arriva néanmoins à un autre passage qui le fit réfléchir d'avantage.

Citation :
Oane, celui qui avait correctement répondu à Dieu, était maintenant passé du statut simple d’esprit de la communauté à guide de celle-ci. Il ne rechignait pas à la tâche. Il les conduisit à travers le monde se trouver un lieu propice à leur épanouissement. Pendant des années, ils traversèrent des déserts, des montagnes et des plaines du monde entier. Oane s’affaiblissait tout au long de ce périple, mais il n’abandonna jamais.

De la même façon il se répéta les derniers mots et fit le lien avec le parchemin que lui avait remis Crystale un peu plus tôt de la part de tant de personnes connues en Savoie.
Citation :
Repose toi s'il le faut mais n'abandonne surtout pas.
C'est quand tu as tout essayé qu'il ne faut pas abandonner.

Il répeta aussi ces phrases, pour lui même, comme un hymne à garder courage et foi. Foi... Aristote avait-il aidé Arma ? Elle avait eu une vie heureuse, du moins Spads le pensait-il. Ce qui l'avait vaincu, cette maladie, tout ce malaise belleysan n'était pas Son oeuvre, c'était celle du mal. En se mettant au service de ces mots, n'abandonnant pas la foi, il rendait hommage à ce qu'Arma avait eu de meilleur, à ce qu'Il lui avait donné.

Il se redressa alors, le regard ferme de quelqu'un déterminé à se mettre au service d'une cause importante à ses yeux. En serrant fortement le livre des vertus dans ses mains, il le regarda longuement puis levant les yeux pour tutoyer les cieux.


Tu m'as aidé tant de mois à la garder en sécurité. J'avais perdu espoir et seul, tu n'as pas pu continuer, elle t'a rejoint maintenant. Ensemble nous y arrivions et j'ai douté quelques instants. Je ne douterai plus, je n'abandonnerai plus. Tu peux compter sur moi, partout où j'irai, je parlerai de toi.

Il regarda à nouveau la terre retournée à ses pieds et se crispa, comme s'il voulait puiser encore cette force de l'amour dans l'âme de son Arma. Il partir d'un pas décidé dans la chaumière et en ressorti avec une bûche et un morceau de toile qu'il enroula au bout du bois. Il sortir son briquet à silex et alluma le tissu qui s'enflamma rapidement. Sans une hésitation il jetta la torche dans la chaumière. Une minute, il la crut éteinte mais bientôt les flammes vinrent lécher le seuil et le bord du toit. Il regarda encore la tombe et y mis alla poser la main à même le sol.

Je ne t'oublierai jamais Arma, je reviendrai te voir, je te le promets.

Il parti alors en courant rejoindre le groupe, laissant la chaumière continuer du brûler au centre de la clairière. En arrivant en vue de ses amis, il sentit la pluie mouiller ses vêtements et elle se mit à tomber de plus en plus fort. Il n'y vit aucune réponse divine, simplement la vie qui suivait son rythme et n'abandonnait jamais, car Lui n'abandonnait jamais.
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